En librairie: Pour que les Burundais restent debout

En librairie: Pour que les Burundais restent debout

Par Marie-France Cros

Notre confrère burundais Antoine Kaburahe, éditeur du très respecté journal de Bujumbura “Iwacu”, publie à Bruxelles, où il a dû se réfugier en raison de la répression dans son pays, une intéressante  – et bien écrite – interview du plus connu des défenseurs des droits de l’homme des Grands Lacs, son compatriote Pierre-Claver Mbonimpa.

Le visage souriant de ce sexagénaire en uniforme émeraude de détenu, saluant les milliers de Burundais venu le soutenir à son procès en juillet 2014, était passé sur toutes les télévisions du monde: le militant était poursuivi pour avoir dénoncé l’entraînement à l’est du Congo de jeunes Burundais, sous l’égide des autorités de Bujumbura, en vue d’en faire une armée parallèle, aux ordres directs du président Pierre Nkurunziza.

Moins d’un an plus tard, éclatait la crise politique, économique et sécuritaire créée par le refus du chef de l’Etat de respecter  l’interdiction expresse faite par l’Accord de paix d’Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2005), de s’incruster plus de dix ans à la Présidence.

Hutu de mère tutsie, Pierre-Claver Mbonimpa a séduit les Burundais par l’équanimité avec laquelle il défend, depuis un premier emprisonnement (1994-96), les droits des détenus puis les droits de l’homme en général, quelle que soit leur ethnie, leur choix politique ou leur statut social.

Un de ses fils a combattu dans les rangs de la guérilla hutue CNDD-FDD aujourd’hui au pouvoir;  un autre, ainsi que son gendre, ont été abattus par le régime Nkurunziza en représailles contre la chance de Pierre-Claver Mbonimpa, qui avait lui-même échappé d’un cheveu à la mort après un attentat contre lui, en août 2015, grâce à l’aide de plusieurs ambassades à Bujumbura et à de longs soins médicaux en Belgique.

C’est un homme bon et fort qui transparaît des réponses qu’il fournit aux questions franches de notre confrère. Un homme apte à rendre espoir aux Burundais assommés par la terreur que leur impose Pierre Nkurunziza. “Au bout de la nuit, le jour”, leur rappelle Mbonimpa.

“Rester debout”, Entretiens avec Antoine Kaburahe – Ed. Iwacu – Collection Témoins. 144 pp, 20 euros. Commande par Email à [email protected]

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