Le pays, pauvre et désertique, est un des derniers bastions favorables à Paris dans le Sahel.
Mohamed Bazoum, le président nigérien, élu en avril 2021, était toujours détenu mercredi soir par des membres de la garde présidentielle alors que les tractations engagées entre forces fidèles et mutins ont échoué plus tôt dans l’après-midi et qu’une autre tentative de conciliation menée par l’ancien chef de l’État, Mahamadou Issoufou, n’a pas porté ses fruits.
Le Niger, un des pays les plus pauvres d’Afrique, est désormais l’un des derniers alliés des pays occidentaux – et particulièrement de la France – dans une région du Sahel ravagée par la violence djihadiste et dont deux voisins, le Mali et le Burkina Faso, sont dirigés par des juntes militaires qui ont décidé de se passer des services des leurs alliés traditionnels. Bamako ayant même opté pour un partenariat avec les mercenaires russes de Wagner alors que le Burkina Faso refuse jusqu’ici de céder aux propositions de Moscou.
La tentative de coup d’État a été fermement condamnée par l’Onu, l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédeao), l’Algérie, l’Union européenne et la France, ex-puissance coloniale au Niger où elle déploie 1 500 soldats.
« Au terme des pourparlers, la garde présidentielle a refusé de libérer le Président, l’armée lui a lancé un ultimatum« , a déclaré une source proche de la présidence sous couvert de l’anonymat, à la suite d’un « mouvement d’humeur » de membres de la garde présidentielle qui ont bloqué l’accès de la présidence à Niamey.
Une histoire jalonnée de putschs
L’histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de quatre coups d’État depuis son indépendance en 1960, sans compter les tentatives avortées.
Le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien avait annoncé l’arrestation de plusieurs personnes après une tentative de coup d’État présumée, deux jours avant la prestation de serment du président Bazoum.