C’est le dimanche 23 avril, que nous avons quitté la gare d’Ath pour l’aéroport de Bruxelles. Au départ, l’excitation se mélange à l’appréhension. Il y a eu les larmes, les câlins, les au revoir. Après dix-heures de vol, nous sommes enfin arrivés sur le sol béninois.
Notre premier arrêt fut Zinvié, dans la vallée du Sitatunga. Malgré le bon accueil et le confort de nos logements, les premiers jours que nous avons passés se sont avérés assez difficiles dû à la chaleur, la fatigue et les moustiques, c’est clair que nous n’avions pas l’habitude. Durant ce séjour, nous avons fait la rencontre d’agriculteurs développant principalement une agriculture durable. Nous avons aussi visité un centre animalier, qui recueille des crocodiles, des serpents, des singes, etc. Le lendemain, nous nous sommes rendus à Ganvié, un village sur pilotis. Là-bas, nous avons fait face à une réalité complètement différente de la nôtre. Mais Ganvié étant un village très touristique, nous avons eu un sentiment persistent de faire intrusion dans le quotidien de ses habitants, plus intense que celui dont on a l’habitude.
À Comé, une petite ville du Sud, nous avons rencontré nos correspondants au CJA (Carrefour Jeunesse Afrique). Le contact s’est aisément établi, nous avons eu l’occasion de partager avec eux des moments inoubliables en jouant, en dansant et en échangeant sur nos cultures. C’est aussi à Comé que nous avons eu l’occasion d’en apprendre davantage sur le vaudoun grâce à une rencontre avec un prêtre. Nous avons ensuite eu la chance d’assister à une cérémonie, ce qui a permis de déconstruire les stéréotypes que nous avions sur cette religion. Ce fut très intéressant, enrichissant et encore une fois très différent de ce que l’on connait.

La troisième étape de notre voyage était Ouidah où nous sommes allés à la rencontre de l’histoire en effectuant la « route des esclaves ». Marquée par 7 étapes, cette route démarre à la Place des Enchères où les marchands vendaient et marquaient les esclaves au fer rouge. La route se poursuivait vers l’Arbre de l’Oubli, autour duquel les hommes devaient tourner 9 fois et les femmes 7 fois. Ceci avait pour objectif de leur faire oublier leurs origines et leurs identités. Sur la prochaine étape de cette route historique, se trouvaient les Cases Zomaï. Une case consistait en une pièce close où étaient enfermés les esclaves privés de lumière, de parole et de mouvement pendant deux semaines. L’objectif était de continuer à les déshumaniser et les affaiblir pour empêcher qu’ils se rebellent. Dans l’avant-dernière étape se trouvait l’Arbre du Retour, qui permettait aux âmes des esclaves partis vers les Amériques de revenir sur la terre de leurs ancêtres. À la fin de cette route, sur la plage, se trouvait la Porte de Non-retour que les esclaves traversaient avant de quitter définitivement le continent africain.
Après cette étape chargée en émotions, nous sommes partis vers Cotonou, la dernière ville de notre voyage. Nous y avons visité un centre de formation agricole, le centre Shongaï. Nous y avons découvert diverses alternatives aux pesticides et le fonctionnement d’un système agricole depuis la plantation jusqu’à la commercialisation.
Le dernier jour, après quelques achats au marché, nous avons pris la route en direction de l’aéroport. C’est avec le cœur lourd que nous sommes rentrés en Belgique. Le retour à la réalité fut difficile et nous sommes déjà nostalgiques lorsque nous repensons à cette incroyable. Nos correspondants nous manquent beaucoup et la personnalité si chaleureuse des Béninois également, mais nous sommes revenus la tête remplie de souvenirs merveilleux et de belles leçons de vie.