L’Institut Robert Schuman (RSI) à Eupen est la première école germanophone à avoir participé au projet. Le voyage a été initié avec beaucoup de motivation et d’engagement par François Letocart de l’Institut für Demokratiepädagogik (IDP) à Eupen. Claire Guffens de l’asbl Miteinander Teilen, l’organisation sœur d’Entraide et Fraternité en Communauté germanophone, ne s’est pas seulement jointe à eux pour l’organisation du voyage, elle a également accompagné le groupe de voyageurs sur place.
Le programme, élaboré par les organisations Miteinander Teilen et, sur place, APROJUMAP, comportait un certain nombre d’activités dont la visite de plusieurs musées consacrés au génocide. « Le deuxième musée en particulier nous a tous touchés de près. Nous avons pu y voir les vêtements originaux des victimes et – les victimes elles-mêmes ! », se souvient Soraya Theves, élève de la section artistique.
Les jeunes ont également aidé à creuser des tranchées pour lutter contre l’érosion. Alessio Quintz, élève de la section menuiserie, explique : « Pour la première fois de notre voyage, nous avons ainsi pu éprouver un sentiment d’appartenance. Une fois le travail terminé, la mission s’est achevée avec de la musique rythmée et de la danse à notre égard. La gaieté des gens nous a entraînés et contaminés ».
Lors de la visite d’une coopérative, les élèves ont pu planter des graines de soja. « Nous avons été accueillis chaleureusement devant le champ par des applaudissements et des chants. La communauté villageoise a creusé des trous avec le râteau et pendant ce temps, nous avons mis les graines dans les trous. Les gens étaient super sympathiques et c’était amusant », déclare l’élève Leon Cremer, section aide familiale. Ses camarades Kimberly Hardt et Jill Beaupain, de la même section, sont allées chez une famille qui leur a montré son travail de poterie. « Nous aussi, nous avons pu nous initier à la poterie créative. La famille nous a accueillis très chaleureusement. Il y avait aussi une grande hospitalité, puisque nous avons même pu entrer dans la maison de la famille lorsqu’il pleuvait et ainsi voir les pièces d’habitation. Il y avait beaucoup de visages impressionnés et beaucoup de plaisir ! »
En outre, il y avait toujours beaucoup de place pour l’échange interculturel, bien sûr lors du travail sur le terrain, mais aussi avec des élèves rwandais du même âge : Après un match de football contre une équipe de filles de première division, 3 élèves du RSI, dont Emma Fuss (aide familiale), ont présenté une danse traditionnelle de carnaval. « Nous nous sommes beaucoup amusés avec toutes les classes qui étaient là et nous nous sommes aussi directement entendus avec les Rwandais. À la fin, nous avons tous chanté et dansé », se souvient Emma.
Le voyage a laissé des traces non seulement chez les élèves mais aussi chez les enseignantes qui les ont accompagnés. Elysée Mink, professeur d’art au RSI, résume ainsi son expérience : « Le plus impressionnant a été de voir la cohésion, la résilience et la force de la communauté au Rwanda. Ce voyage a été une expérience émouvante qui nous a ouvert les yeux et qui nous a tous appris, une fois de plus, à faire preuve d’humilité. Je suis honorée d’avoir pu accompagner nos élèves dans cette expérience unique et d’avoir pu suivre de près leur développement individuel sur place. Mais ce projet m’a surtout rappelé à quel point l’éducation peut changer des vies et à quel point il est important de promouvoir l’empathie et la compréhension entre les différentes cultures du monde ».
« Le voyage au Rwanda s’achève, mais l’aventure continue ! Un nouveau voyage commence, qui, nous l’espérons, continuera de changer les élèves et d’en faire des citoyens actifs, responsables et solidaires ! », conclut François Letocart de l’IDP.