RDC: 16 pays et l’UE appellent « au respect des droits démocratiques fondamentaux »

RDC: 16 pays et l’UE appellent « au respect des droits démocratiques fondamentaux »

Une quinzaine de pays occidentaux partenaires de la République démocratique du Congo (RDC) et l’Union européenne ont appelé vendredi les autorités congolaises « au respect des droits démocratiques fondamentaux » et « à l’égalité des chances pour tous les candidats » à l’approche des élections générales que la RDC doit organiser le 20 décembre prochain, dans un contexte de plus en plus tendu. Se présentant en partenaires, les ambassades à Kinshasa de seize pays – dont la Belgique – et la délégation de l’UE réitèrent, dans une rare déclaration commune, leur volonté d’accompagner la RDC et la population congolaise sur la voie d’élections « compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes ».

« Nous encourageons un processus qui réponde aux aspirations des Congolais, et qui inclue notamment toute la diversité de cette nation », indique cette déclaration obtenue par l’agence Belga.

« Nous appelons également au respect des droits démocratiques fondamentaux et à l’égalité des chances pour tous les candidats. Nous condamnons les efforts visant à diviser la population sur la base de l’appartenance ethnique, de la langue, de la région ou de l’origine, et nous appelons les parties prenantes à promouvoir l’inclusion plutôt que la division et à condamner la diffusion de discours de haine », ajoute le texte.

Pour les partenaires de Kinshasa, la tenue d’élections compétitives, pacifiques, inclusives et transparentes – conformément à la Constitution et à la loi électorale, avec un débat sain et robuste sur des sujets importants pour tous les citoyens de la RDC – est un élément clé dans l’exercice de la démocratie en RDC.

Les seize pays et l’UE rappellent leur attachement à la liberté d’expression, de la presse, de réunion, d’association et de mouvement qui « sont des éléments essentiels d’un processus libre, équitable et pacifique, tout comme l’État de droit ».

Ils font allusion à de récents incidents qui ont émaillé des manifestations de l’opposition. L’une d’elles a été violemment dispersée le 20 mai par la police nationale congolaise et jeudi dernier des leaders et militants d’opposition ont été empêchés de se rassembler devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ils ont néanmoins affirmé leur intention d’organiser des manifestations chaque semaine à Kinshasa.

Quant au principal conseiller de l’opposant et candidat à la présidentielle Moïse Katumbi Chapwe, Salomon Idi Kalonda, il a été arrêté mardi à l’aéroport de Kinshasa-N’Djili pour des raisons inconnues, faisant craindre un durcissement du pouvoir du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à l’approche des échéances électorales,

« Nous réitérons nos préoccupations concernant l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement ainsi que les arrestations arbitraires », ajoute la déclaration.

« Nous prenons note de l’annonce d’enquêtes, et nous les encourageons, sur l’usage excessif de la force par les forces de sécurité lors des manifestations. Les forces de sécurité doivent respecter les droits des citoyens qui sont inscrits dans la Constitution. Nous soulignons également que tous les dirigeants politiques, qu’ils soient dans l’opposition ou alignés sur la majorité au pouvoir, partagent la responsabilité de veiller à ce que ce processus électoral soit pacifique et de rejeter toute incitation à la violence pendant la campagne électorale », poursuivent les partenaires de la RDC.

Ils disent encore « prendre acte » des « efforts soutenus » que la Céni a consacré pour mettre en œuvre ce processus électoral tout en prenant note des préoccupations soulevées concernant les insuffisances techniques, les incidents de corruption de fonctionnaires et le détournement de matériel électoral, ainsi que des mesures prises par la Céni et les autorités pour y répondre.

« Nous recommandons vivement à la Céni de s’engager avec un maximum de transparence et de réactivité, en dialogue avec toutes les parties prenantes, afin de renforcer la confiance de la population congolaise dans les résultats de ces efforts. À ce sujet, nous encourageons la tenue de cadres de concertation de la Céni avec la société civile et les partis politiques », préconise la déclaration commune.

« Nous, les partenaires soussignés, réitérons notre engagement à soutenir la RDC dans cet effort », conclut le texte, publié par les ambassades des États-Unis, d’Allemagne, de Belgique, du Canada, d’Espagne, de France, de Grèce, d’Italie, du Japon, de Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, du Royaume-Uni, de Suède, de Suisse, de République tchèque, et la délégation de l’UE.

Que pensez-vous de cet article?

Derniers Articles

Journalistes

Dernières Vidéos