RDC : la Banque mondiale interrompt le financement de projets humanitaires

RDC : la Banque mondiale interrompt le financement de projets humanitaires

La Banque mondiale a interrompu le financement de projets humanitaires et de développement en République démocratique du Congo (RDC), d’une valeur totale d’un milliard de dollars, en raison de la dissolution par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilobo du Fonds social pour la RDC (FSRRC) et de la création d’un autre fonds du même nom, ont rapporté mercredi des médias congolais et français. « Des discussions sont en cours entre l’institution internationale et les autorités en vue de trouver des mesures transitoires, mais les conséquences se font déjà sentir sur le terrain », explique le site d’informations Actualité.cd.

Le 4 mai, M. Tshisekedi a dissous ce fonds par ordonnance présidentielle et en a créé un autre, éponyme et doté de compétences élargies, en raison de « l’évolution du cadre juridique régissant les établissements publics » et des « impératifs de fonctionnement et d’efficacité », selon les textes lus à la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC).

Le 12 mai, dans une lettre adressée au ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, Albert Zeufack, a dit regretter « l’absence d’un échange préalable » avant la dissolution du FSRDC et la création d’une nouvelle institution pour la remplacer, ce qui n’est « pas conforme aux accords légaux concernant les modalités de mise en œuvre » de ces projets. Il a également précisé que plus de 600.000 personnes allaient être affectées par les conséquences de cette décision. Il a par ailleurs rappelé que 91 millions de dollars sur le milliard de dollars étaient « injustifiés à ce jour » ou « décaissés mais pas documentés ».

Le Fond social pour la RDC, créé par décret en 2002, est financé par des partenaires internationaux, dont la Banque mondiale. Il recevait des fonds pour trois projets relatifs à la stabilisation pour les provinces de l’est, le Nord et le Sud-Ubangi, le Kasaï central et la ville de Kinshasa et à la prévention des violences sexuelles qui finançait eux-mêmes des dizaines de projets et d’activités.

La Banque mondiale a expliqué que « le gouvernement peut dissoudre et redéfinir ses institutions (…) », mais que « selon les accords de financement, la mise en œuvre des projets en cours ainsi que le décaissement des fonds peuvent être impactés par l’option prise par les autorités ».

« Les trois projets ne sont pas au même stade de mise en œuvre et des solutions spécifiques seront trouvées pour chacun d’eux », a-t-elle ajouté dans son courriel, tant ajoutant que « les autorités congolaises et la Banque mondiale continueront de travailler ensemble pour définir les nouveaux arrangements de mise en œuvre des trois projets concernés par le changement institutionnel en cours ».

Que pensez-vous de cet article?

Derniers Articles

Journalistes

Dernières Vidéos