L’AfricaMuseum a inauguré samedi, à Tervuren, un nouvel espace dédié entièrement à la question du racisme. Onze phrases à connotation raciste et de nombreux articles de presse relatant des incidents récents confrontent les visiteurs à ce phénomène encore ancré dans nos sociétés. D’autres activités viendront s’ajouter au cours des semaines et mois à venir, où le rôle passé, présent et futur du musée – et de l’institution scientifique – sera examiné d’un oeil critique. Pour le directeur général Bart Ouvry, l’AfricaMuseum entend ainsi remplir sa mission sociétale, alors que l’institution a jadis fait l’objet de critiques pour sa vision trop empreinte d’imagerie coloniale.
« C’est un espace éducatif, de réflexion et de discussion sur le racisme, qui est lié au passé colonial de notre musée », a exposé Salomé Ysebaert, coordinatrice de projet. « En tant qu’institution coloniale et outil de propagande, l’AfricaMuseum a contribué à créer et diffuser des stéréotypes racistes. Une étude d’Unia parue en 2011 a clairement démontré que le racisme dirigé contre les personnes d’origine sub-saharienne est fortement influencé par l’histoire coloniale. Le racisme peut être considéré comme un héritage de l’esclavage et du colonialisme. » Le musée a donc la responsabilité de reconnaître son passé et d’offrir un endroit où penser le racisme, conclut-elle.
« Cet espace se situe dans un lieu de passage incontournable pour tous les visiteurs, car il porte un message qui se trouve au cœur de notre mandat », a abondé Bart Ouvry. « Nous voulons transmettre certaines valeurs et travailler à de meilleures relations entre citoyens d’Afrique et d’Europe. »