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Depuis 2002, pas moins de vingt États africains ont été frappés par des attaques djihadistes : prises d’otages, enlèvements de civils, attaques contre des camps militaires, attentats suicides dans des églises ou sur des marchés, jusqu’à l’occupation et la gestion de territoires délaissés par des États incapables d’imposer leur autorité sur l’ensemble du pays.
Des centaines d’attaques qui ont provoqué des dizaines de milliers de victimes et chassé de chez eux des millions de personnes. Elles ont aussi permis de recruter des milliers de combattants, pas seulement à cause d’éventuels chantages, mais parce que ces mouvements ont séduit des populations abandonnées par leur État et pour lesquelles l’Europe, le continent voisin, a été incapable de fournir une réponse adéquate. Trop longtemps, et c’est encore souvent le cas, notre continent a regardé avec condescendance l’Afrique. Incapable de la considérer comme un vrai partenaire. Trop souvent elle a été sourde aux appels d’une population de plus en plus nombreuse et oubliée sur la route du progrès social et humain. Les décideurs européens ont continué et continuent pour toutes les mauvaises raisons de soutenir les clans et les cliques au pouvoir, fermant les yeux sur les dérives de leurs régimes.
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Dans ce contexte, les mouvements djihadistes, qu’ils se nomment Al-Qaïda au Maghreb islamique, Boko Haram, Al Shabab, Ansar al Sharia, Al-Mourabitoune ou État islamique, ont pu progresser sur le dos de ces pouvoirs et de leurs alliés, accueillant avec bienveillance ceux qui leur proposent d’autres formes de “partenariat” comme les Chinois, les Russes, les Indo-Pakistanais, les Turcs ou les Émiratis. Des nouveaux “associés” qui présentent des réponses qui stigmatisent les pouvoirs corrompus et leurs alliés européens présentés comme les uniques corrupteurs. Des réponses simplistes qui sont entendues mais qui n’amèneront pas au développement d’une population qui mérite d’être réellement écoutées et entendues.
L’Europe peut et doit trouver le chemin d’un vrai dialogue avec l’Afrique. Un enjeu essentiel pour l’avenir de nos deux continents inextricablement liés.