Près de 12.000 ressortissants congolais vivant dans cinq pays « pilotes » – la France, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis et l’Afrique du Sud – ont été « enrôlés » comme électeurs potentiels pour les scrutins prévus en décembre prochain en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé la Commission électorale nationale indépendante (Céni), citée jeudi par la presse kinoise. La vaste opération d’enrôlement et d’enregistrement des électeurs pour les scrutins présidentiel, législatif et provinciaux fixés au 20 décembre a débuté à la veille de la Noël 2022 en RDC même et devait se dérouler en trois phases, d’ouest en est, en couvrant à chaque fois une « aire opérationnelle » (AO), entre le 24 décembre dernier et le 23 mars.
Pour la première fois depuis les élections de 2006, les ressortissants congolais vivant à l’étranger – mais seulement dans ces cinq pays – ont la possibilité de s’inscrire comme électeurs. La Céni a ouvert le 25 janvier des bureaux dans les ambassades congolaises dans ces cinq pays.
Selon les chiffres diffusés mardi par le deuxième vice-président de la CENI, Didi Manara, et arrétés au 13 mars, 11.849 Congolais de la diaspora se sont enrôlés dans ces cinq pays, dont 2.913 en Belgique (1.777 hommes et 1.136 femmes), a indiqué le média en ligne Actualité.cd.
La RDC doit organiser le 20 décembre une élection présidentielle, qui sera couplée aux législatives ainsi qu’aux élections des députés provinciaux et des conseillers communaux, mais l’enregistrement des électeurs potentiels connaît de nombreux dysfonctionnements (nombre insuffisant de machines, mauvaise qualité des photos sur les cartes délivrées, ouverture tardive des bureaux, voire inexistence de certains centres, …)
Au point que certains observateurs, dont le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, tous deux liés à l’Université de New York (NYU) craignent un « glissement » (report) du processus électoral au-delà de 2023.