Le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans l’est de la République démocratique du Congo. En réponse à l’offensive du M23, l’armée congolaise collabore avec des milices à caractère ethnique responsables d’exactions. C’est ce que dénonce lundi l’ONG Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué. « Le Rwanda devrait mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils et cesser de recourir à des milices responsables d’abus comme forces supplétives », demande Thomas Fessy, chercheur principal sur la RDC pour HRW.
Le Rwanda apporte un soutien logistique au M23 et les troupes rwandaises renforcent également le groupe armé ou se battent à ses côtés sur le territoire congolais, affirme HRW sur base de ses recherches propres et d’enquêtes menées par le Groupe d’experts des Nations Unies.
La reprise des hostilités dans le Nord-Kivu a ainsi contraint plus de 520.0000 personnes à fuir leurs foyers, selon les Nations Unies, alors que les situations sécuritaire, sanitaire (selon Médecins Sans Frontières, le choléra se propage rapidement dans les camps de déplacés en périphérie de Goma) et humanitaire y sont catastrophique.
HRW assure avoir constaté que le 29 novembre dernier, les rebelles du M23 ont tué sommairement au moins 22 civils à Kishishe à la suite d’affrontements avec des factions du groupe Maï-Maï Mazembe, des Nyatura et des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Des informations fiables indiquent que les rebelles du M23 ont tué au moins 10 autres civils alors qu’ils recherchaient des membres des milices, ajoute l’ONG.
De leur côté, les autorités congolaises ont, selon des sources sécuritaires, envoyé fin 2022 deux officiers supérieurs de l’armée pour superviser les opérations militaires dans le Masisi. Les deux hommes sont d’anciens chefs de milices hutues qui ont conservé des liens étroits avec des milices ethniques connues pour leurs exactions.
HRW a également documenté l’implication du colonel Salomon Tokolonga des forces armées congolaises aux côtés d’une coalition de groupes armés congolais se faisant appeler la Coalition patriotique.