Le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshillombo a demandé lundi au Conseil de sécurité de l’ONU d’infliger des sanctions individuelles et collectives aux autorités rwandaises, aux terroristes du M23 (Mouvement du 23 Mars) ainsi qu’à l’État rwandais, impliqués selon lui dans les violences persistantes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Je réitère la demande du gouvernement congolais introduite, depuis septembre dernier, auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, d’examiner le rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’est (de la RDC), du reste déjà distribué aux États-membres et d’infliger des sanctions individuelles et collectives aux autorités rwandaises, aux terroristes du M23 ainsi qu’à l’État rwandais qui bafouent le droit international et commettent des crimes ainsi que des violations graves des droits de l’Homme au Nord-Kivu », a t-il affirmé devant le corps diplomatique accrédité en RDC, cité des médias locaux.
Tshisekedi a accusé le Rwanda de défier la communauté internationale et a demandé à celle-ci d’être plus conséquente par rapport aux différentes violations des droits internationaux. « Continuer à cacher la vérité déjà connue de tous et refuser de débattre de ce rapport pour couvrir les auteurs de ces crimes abominables, c’est encourager l’impunité », a-t-il dit.
Le président congolais, candidat à sa succession lors des élections prévues le 20 décembre prochain, a salué également les positions prises le 20 décembre 2022 par le Conseil de Sécurité de l’ONU à travers ses résolutions 2666, qui a renouvelé le mandat de la Monusco (la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC) pour un an, et 2667, levant l’obligation de notification d’achats d’armes par le gouvernement de Kinshasa – des positions soutenues en amont par certains partenaires, notamment : la Belgique, les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, et la Chine
Tshisekedi a également donné sa position par rapport aux différentes médiations régionales en cours pour désamorcer le conflit dans l’est congolais « Sans naïveté ni faiblesse, la République démocratique du Congo demeure attachée aux processus de paix de Nairobi et de Luanda et réitère sa confiance aux médiateurs désignés », a-t-il souligné.
Il a par ailleurs a insisté sur le fait que les enjeux de l’agression du Rwanda sont économiques et hégémoniques. « Hier, aujourd’hui, ni demain, aucun compatriote n’acceptera de céder le moindre centimètre du territoire national au Rwanda. Comme je l’ai dit à la tribune des Nations unies, nous défendrons l’intégrité de notre territoire, la souveraineté et l’indépendance de notre pays quoi qu’il en coûte. Aucun Congolais n’est dupe ni naïf sur cette évidence », a déclaré M. Tshisekedi.
La RDC et le Rwanda sont à couteaux tirés en raison des combats entre l’armée congolaise et des groupes armés dans l’est de la RDC. Kinshasa reproche au Rwanda de soutenir la rébellion majoritairement tutsi du M23. Le Rwanda accuse, de son côté, l’armée congolaise de collusion avec la rébellion hutu des FDLR (Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda), un groupe fondé au Congo par d’anciens responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.