Le grand nettoyage dans l’entourage présidentiel n’a pas les mêmes conséquences pour tous les conseillers.
Si l’infortuné Bifor a tout perdu, « il avait fait trop de promesses vis-à-vis des voisins et de certains acteurs politiques locaux qu’il n’a pas pu tenir », nous explique un proche. « Sa proximité avec le Rwanda, ses prétentions à l’égard de sa gestion de la situation ont fini par laisser voir que derrière les paroles, il y avait peu de contenu ».
« Comme d’habitude, c’est quand le chef de l’état se met à voyager que ça devient dangereux. Beya est tombé quand il était à Addis Abeba. Le général Yaw, quand il partait pour New York, et Biselele, au moment de son départ pour Davos », souligne en souriant un autre observateur de la cour présidentielle.
Un autre conseiller proche du président a perdu son poste : Jean-Claude Kabongo, alias JCK « à prononcer à la française ou à l’anglaise, selon ses interlocuteurs et le lieu où il se trouve », poursuit notre homme, le sourire aux lèvres. « Mais les cas des deux conseillers n’ont rien en commun », insiste-t-il. « JCK est à Davos avec le président Tshisekedi », ajoute une source qui est du voyage helvète. Et selon ces sources, JCK, le conseiller « parisien », qui se flatte de ses relations avec la droite française et en particulier avec Patrick Balkany, l’ex-maire de Levallois archi-condamné pour blanchiment, devrait même rebondir très vite.
« Il va faire son entré au gouvernement. Il n’y aura pas de changements en profondeur de l’exécutif, juste de petites retouches pour remplacer les partants et quelques ajustements, histoire de ne pas devoir passer devant le parlement qui est en vacances », poursuit notre source de passage à Davos.
En ligne de mire, soit le ministère des transports (« JCK a de nombreux contacts sur les projets d’aéroports à construire, il a aussi ses entrées dans les Emirats pour le dossier du port en eaux profondes de Banana »), soit celui de l’énergie (« notamment pour ses excellents contacts pétroliers à Brazzaville, notamment avec Lucien Ebata »).
« JCK et Félix Tshisekedi, c’est une longue histoire, qui remonte à leurs années de vaches maigres à Bruxelles et Paris,. Ce réseau belgo-français n’a pas été remis en question depuis l’installation de Félix Tshisekedi », nous disait récemment un habitué du pouvoir congolais. « Après la famille biolgique, c’est l’autre vrai cercle du pouvoir sur lequel le président s’appuie », insiste un autre « Belge » rentré depuis 2019 à Kinshasa.
De là à imaginer JCK dans le costume d’un membre du gouvernement, pour nos interlocuteurs, « ça ne fait guère de doutes ».