L’imam marocain Hassan Iquioussen a été reconduit vendredi vers le Maroc par la Belgique, où il s’était réfugié à la fin de l’été après son expulsion de France pour des « propos incitant à la haine et à la discrimination ». L’information a été annoncée vendredi soir par Nicole de Moor, secrétaire d’Etat belge à l’Asile et la Migration, et l’avocate française de l’imam, Lucie Simon.
« Nous ne pouvons pas permettre à un extrémiste de se promener sur notre territoire. Toute personne qui n’a pas le droit d’être ici doit être renvoyée », a souligné Mme de Moor, saluant « la bonne coopération » avec la France sur ce dossier.
Hassan Iquioussen, prédicateur du nord de la France dont le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé l’expulsion fin juillet, a été renvoyé dans un avion vers Casablanca après la délivrance jeudi d’un laissez-passer par le consulat du Maroc à Liège.
A Paris, le ministère de l’Intérieur a précisé que l’arrêté d’expulsion français « vaut interdiction de retour » sur le sol européen.
L’imam est inscrit au fichier des personnes recherchées partagé dans le système Schengen, « ce qui permet d’empêcher toute entrée dans l’espace européen », a-t-on précisé de même source.
« C’est une grande victoire contre le séparatisme », a-t-on commenté dans l’entourage de M. Darmanin.
L’imam âgé de 58 ans, fiché S (pour sûreté de l’Etat) par les services de renseignement français, était au coeur d’un imbroglio politico-juridique depuis six mois.
Lucie Simon s’est étonnée vendredi soir de la « volte-face » de Rabat, qui avait refusé l’été dernier à la France de délivrer un tel laissez passer.
« Je suis surprise de la volte-face des autorités marocaines et j’estime que la vie de M. Iquioussen est en France », a réagi l’avocate, soulignant ne pas avoir été informée de la délivrance du document consulaire.
« Nous attendons le jugement sur le fond du Tribunal administratif de Paris, si l’arrêté d’expulsion (français) était annulé, la France devra assurer son retour », a-t-elle ajouté.
Désavouant le tribunal administratif de Paris, qui avait suspendu en urgence début août l’expulsion de l’imam, le Conseil d’Etat avait estimé fin août que cette décision de l’expulser vers le Maroc ne constituait pas « une atteinte grave et manifestement illégale à (sa) vie privée et familiale ».