Un quatrième prix (Louis Delluc) pour le film « Saint Omer » d’Alice Diop

Un quatrième prix (Louis Delluc) pour le film « Saint Omer » d’Alice Diop

La jeune documentariste a parfaitement réussi sa transition du documentaire à la fiction. Après sa double distinction à Venise et le Prix Jean Vigo, son film, qui représentera la France dans la course aux Oscars, vient à nouveau d’être récompensé.

Rarement aura-t-on vu un tel alignement de talents et de prix. Le film Saint Omer, premier long métrage de fiction de la réalisatrice Alice Diop, vient d’obtenir ce mercredi le prix Louis Delluc ex-aequo avec le film Pacifction d’Albert Serra.

Cette distinction s’ajoute à celles déjà reçues précédemment : Lion d’argent (grand prix du jury) & Lion du Futur (prix du meilleur premier film) lors de la 79e Mostra de Venise ainsi que Prix Jean Vigo. En outre, le film a été désigné comme représentant de la France dans la course aux Oscars.

Pour la jeune femme, principalement connue jusqu’ici pour son travail de documentariste, il s’agit d’une formidable consécration puisque son film a séduit tant les professionnels que les journalistes et critiques de cinéma qui lui ont décerné le Prix Louis Delluc récompensant le meilleur film français de l’année. Un prix qui est aussi un encouragement à poursuivre ses choix exigeants et son travail de représentation de la diversité de la France sur grand écran.

Dans Saint Omer, Alice Diop (Nous, Vers la tendresse) s’est inspirée du procès de Fabienne Kabou, jeune femme sénégalaise qui abandonna sa fille de 15 mois sur la plage de Berck (Nord de la France), la laissant happer par les flots glacés. Un infanticide qui avait défrayé la chronique en France à l’époque.
A travers le geste de cette mère désespérée et le regard que porte une jeune écrivaine sur son procès, la cinéaste interroge notre perception de la maternité. Tant Guslagie Malanda, dans le rôle de la mère accusée, que Kayije Kagame, une anonyme résolue à suivre son procès, brillent dans ce thriller psychologique au propos âpre et tranchant et à la bande-son percutante. Un film qui saisit son public et remue profondément les spectateurs.

Remarquée pour son précédent rôle dans Mon amie Victoria, Guslagie Malanda livre une prestation dense et habitée face à Kayije Kagame (vue dans la série H24), troublée et fantomatique. Nul doute qu’il faudra compter à l’avenir avec cette jeune réalisatrice et ces deux jeunes actrices.

Karin Tshidimba

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