Kinshasa ne cesse de marteler depuis des semaines que le mouvement rebelle du M23 qui occupe une partie du nord-Kivu n’est rien d’autre qu’un ersatz de l’armée rwandaise. Le président congolais et ses ministres le répètent à satiété dès qu’ils peuvent prendre la parole. Le Rwanda, lui, continue de nier tout soutien et toute implication, insistant toujurs sur la nature conglo-congolaise de ce conflit.

Ce mercredi 30 novembre, dans une de ses très rares prises de parole publique, Paul Kagame, le président rwandais a donné sa vision du conflit.

Paul Kagame a ainsi rappelé que son pays avait son lot de soucis internes à règler, avant d’enchaîner en expliquant que son voisin, qui devait préparer une élection pour l’année prochaine, en rappelant au passage que l’actuel président n’avait pas rempoté le dernier scrutin (« ce que tout le monde sait »), cherchait à se trouver des raisons pour ne pas aller aux urnes, avant de pousruivre en expliquant que ce pays ne devait pas chercher à se dédouaner sur le Rwanda.

En une phrase, non écrite, un peu hésitante, Kagame a donc renversé l’argumentaire congolais et fait peser la responsabilité de cette guerre dans l’est de la RDC sur Kinshasa qui chercherait ainsi à justifier son incapacité à organiser le prochain rendez-vous électoral.

Pas de doute, le temps de la « lune de miel » est irrémédiablement terminé entre Kinshasa et Kigali.

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