La Francophonie veut peser davantage sur le règlement des crises en Afrique

La Francophonie veut peser davantage sur le règlement des crises en Afrique

Une « Francophonie de l’avenir ». Le sommet des 88 pays membres du bloc francophone s’est achevé dimanche en Tunisie avec l’objectif affiché de peser plus dans le règlement de crises, notamment en Afrique. « Djerba n’a pas déçu…La Tunisie n’a pas déçu », a estimé la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, lors d’une conférence de presse en clôture du sommet.

La Belgique y était représentée jusque samedi soir par le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib; la Fédération Wallonie-Bruxelles étant représentée par son ministre-président Pierre-Yves Jeholet.

Du côté d’Hadja Lahbib, on évoque un sommet « assez informel » qui a permis de multiplier les contacts et d’évoquer un large éventail de sujets, du changement climatique au manque de visibilité de la coopération et des investissements européens en Afrique, en passant par les conséquences des sanctions européennes envers la Russie.

« J’ai eu des contacts avec le Tchad, le Canada, les Seychelles, le Québec,… », indique la libérale, qui cite aussi le Rwanda (une bilatérale avec le ministre rwandais des Affaires étrangères) et l’Ouganda.

Pour la Belgique, il était d’ailleurs important, indique-t-elle, que l’on aborde les difficultés dans la Région des Grands Lacs (dont le conflit dans l’est du Congo), qui devait être mentionnée dans la déclaration finale tout comme l’Ukraine, d’ailleurs.

« On a abordé tous les défis », même si deux thématiques étaient particulièrement importantes: « le numérique et l’Ukraine », selon la ministre . Au sujet de l’Ukraine, le président français Emmanuel Macron a obtenu une déclaration univoque sur la guerre entrainée par l’invasion russe. On sait que le sujet est accueilli très différemment en Europe occidentale et en Afrique. Le conflit est « ressenti différemment » dans les pays africains, admet la ministre libérale, rappelant qu’il y a « une véritable campagne de désinformation et de propagande contre laquelle il faut lutter ». Mais « Les lignes sont en train de bouger », assure-t-elle. « Je crois que la Russie est clairement de plus en plus isolée ».

Rappelant que la place des jeunes et la nécessité de défendre l’enseignement du français étaient également des thèmes centraux (avec le numérique), Pierre-Yves Jeholet a pour sa part annoncé que la Fédération Wallonie-Bruxelles saisirait l’occasion « de la présidence belge de l’UE (début 2024) pour organiser un événement de haut niveau sur le multilinguisme.

L’OIF veut ainsi, selon sa secrétaire générale, renforcer la « Francophonie économique », une coopération accrue au sein de l’espace francophone, qui passera notamment par le numérique, l’une des thématiques principales du sommet prolongé par un Forum économique jusqu’à lundi.

Des formations pour 250.000 jeunes sont notamment prévues, des encouragements aux PME et des missions francophones comme celles qui ont emmené 200 opérateurs économiques en Asie du sud-est, au Vietnam et Cambodge, deux pays membres de l’OIF, au Rwanda ou au Gabon.

Pour l’entreprenariat féminin, autre thématique du sommet, la cheffe de l’OIF a appelé les Etats membres à financer davantage les projets du fonds « La Francophonie avec elles ».

Le sommet a par ailleurs réélu Mme Mushikiwabo, seule en lice, à la tête de l’OIF pour un nouveau mandat de quatre ans, et désigné la France à la présidence de la Francophonie en 2024, pour succéder à la Tunisie.

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