La plus haute tour du Maroc qui sera aussi temporairement la plus haute tour d’Afrique avant la concrétisation de projets concurrents en Egypte et en Côte d’Ivoire, devrait accueillir ses premiers occupants d’ici 2023, à Sale, dans la périphérie de Rabat. Sa structure portante réalisée par le groupe belge Besix, chargé de la construction, a atteint sa cime à 250 mètres de hauteur, a-t-on observé jeudi, à l’occasion d’une visite de chantier effectuée par le secrétaire d’Etat bruxellois au Commerce Extérieur et à l’Urbanisme Pascal Smet (Vooruit).
Le gratte-ciel de 50.000 m2 érigé en forme de fusée, selon le projet du milliardaire Othman Benjelloun, président de la BMCE Bank of Africa, a été pensé afin d’être visible à 50 kilomètres. Sa rampe de lancement – lisez son socle – occupe 10.000 m2.
L’intérieur de l’immeuble a été conçu sur 55 étages. Ceux-ci accueilleront à terme, successivement, de bas en haut, des bureaux (13 étages), des appartements de luxe (15 étages) et un hôtel de luxe (15 étages). Peu avant le sommet, il y aura enfin un appartement VIP et un observatoire ouvert sur l’extérieur.
Besix est associé au partenaire local du projet Travaux Généraux de Construction de Casablanca (TGCC) depuis 2018 et le renoncement à un premier partenaire chinois .
Selon Sébastien Dusausoy, directeur technique de Besix, le gratte-ciel répondra à un niveau élevé d’exigences environnementales et vise la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) de niveau « Gold » – troisième niveau sur une échelle de quatre-, selon cette certification écologique pour les bâtiments initiée aux Etats-Unis en l’an 2000 par l’US Green Building Council.
Cela se traduira notamment par une couverture intégrale de la façade sud, la plus exposée aux rayons du soleil par des panneaux photovoltaïques rendant celle-ci opaque, La façade nord sera quant à elle vitrée.
L’immeuble sera pourvu de systèmes de récupération des eaux de pluie et de recyclage des eaux usées.
L’entretien du vitrage, et, le cas échéant, le remplacement des panneaux photovoltaïques se fera à l’aide de nacelles descendues depuis le sommet de la tour quant à lui ouvert.
La valeur de l’investissement initialement évaluée à 350 millions d’euros est actuellement estimée à 500 millions, a indiqué jeudi Sébastien Dusausoy, directeur technique de Besix. Selon lui, le retard engendré par la pandémie, et la hausse des coûts, notamment du transport par conteneurs qui a quintuplé, sont passés par là.
Le chantier mobilise 1.100 personnes sur place. Il s’agit essentiellement de travailleurs du Maroc. L’assemblage des 10.000 tonnes de métal de la charpente et la pose, en cours, de la façade, a toutefois requis l’expertise d’une société libanaise spécialisée et de son personnel composé de travailleurs indiens, libanais et jordaniens.