La Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) craint une crise humanitaire dans ce pays de la Corne de l’Afrique. Quelque 15.000 personnes ont dû fuir les affrontements armés entre diverses milices dans le nord du pays, souligne-t-elle mercredi dans un communiqué. Environ 200 personnes ont rejoint un camp de réfugiés des Nations unies à Makalal, la capitale de l’État du Nil supérieur. Les violences se poursuivent depuis la mi-août. Les inondations dévastatrices de la saison des pluies, qui dure jusqu’en octobre, rendent de plus l’aide aux réfugiés extrêmement difficile.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le plus jeune pays du monde est en proie à une crise économique et politique chronique et peine à se remettre de la guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Après cinq ans d’une sanglante guerre civile, les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir ont signé en 2018 un accord de paix qui a débouché sur un partage du pouvoir. Depuis février 2020, ils font partie d’un gouvernement d’union nationale, avec Kiir au poste de président et Machar comme vice-président. Mais les dispositions de l’accord de paix restent largement inappliquées, en raison notamment des querelles persistantes entre les deux rivaux.