La fin de semaine s’annonce très particulière en Angola.
Les premiers chiffres du scrutin organisé ce mercredi pourraient être connus dès jeudi et plusieurs membres de la commission électorale se font fort de pouvoir annoncer les résultats provisoires définitifs dès vendredi. “Tout est prêt”, explique un des membres de cette commission. “On a beaucoup travaillé pour pouvoir annoncer rapidement les résultats. On a des outils performants et des membres bien formés”, poursuit-il.
En pleine effervescence post-électorale, le pouvoir entend aussi mettre en terre l’ancien président Eduardo dos Santos, décédé dans un hôpital de Barcelone le 8 juillet dernier.
Après un bras de fer entre le pouvoir angolais, qui espérait le retour rapide de la dépouille pour pouvoir organiser un hommage national qui aurait pu favoriser sa position et l’unité politique dans la dernière ligne droite de la campagne électorale, et les enfants des trois premières unions de l’ancien chef de l’État qui refusaient que le corps de leur père puisse rentrer avant le scrutin, la justice espagnole, saisie par les deux camps, a finalement accepté le 17 août dernier de rendre la dépouille à sa dernière épouse Ana Paula dos Santos, favorable à la position du gouvernement angolais.
Le cercueil d’Eduardo dos Santos est donc revenu samedi 20 août à Luanda sous les objectifs des caméras des chaînes nationales… Mais trop tard pour que l’inhumation puisse être dignement organisée avant le scrutin du 24.
Enterrement le 28 août
Finalement, l’enterrement de l’ancien président doit avoir lieu ce dimanche 28 août en présence, malgré le contexte électoral, de plusieurs chefs d’État africains parmi lesquels sont notamment annoncés Denis Sassou Nguesso, du Congo-Brazzaville, et Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo.
“L’unité du pays doit prévaloir, explique un membre du parti présidentiel. Créer du chaos dans ce contexte serait manquer de respect à notre ancien président”, ajoute-t-il.
“Il ne faut pas faire d’amalgame entre les résultats électoraux et l’enterrement du président dos Santos. Ce sont deux événements majeurs de la vie politique angolaise qui ne peuvent en aucun cas être bâclés”, explique un supporter de l’Unita, pour qui “l’empressement du pouvoir à organiser cette cérémonie serait une façon de mettre la pression sur l’opposition pour qu’elle limite son éventuelle contestation en cas de défaite.”