Commentaire par Hubert Leclercq
Le 7 août 1998, trois ans avant les attentats contre les tours jumelles du World Trade Center de New York, Al-Qaïda signait son plus grand fait d’arme du XXe s. en perpétrant des attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie.
Commentaire par Hubert Leclercq
Le 7 août 1998, trois ans avant les attentats contre les tours jumelles du World Trade Center de New York, Al-Qaïda signait son plus grand fait d’arme du XXe s. en perpétrant des attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie.
Au moins 213 personnes sont tuées et plus de 4 000 blessées à Nairobi. Onze passants vont perdre la vie et 85 seront blessés, à Dar-es Salam, en Tanzanie. Le terrorisme djihadiste vient de frapper l’Afrique subsaharienne.
Aujourd’hui, alors qu’Al-Qaïda et l’État islamique sont à la peine sur leurs terres du Moyen-Orient, leurs “franchises” africaines se développent sans trop de souci sur un terreau fertile fait de pauvreté, d’absence d’État et de corruption… entre autres. Ces mouvances s’appellent ADF en RDC, Boko Haram au Nigeria, chebab en Somalie, AQMI au Mali, Ansar al-Sounnah au Mozambique… Peu d’idéologie commune entre ces mouvements mais une vraie capacité de nuisance et un frein incommensurable au développement de ces régions. Sans réponse coordonnée au niveau international, ces bras armés d’un djihadisme essentiellement affairiste vont poursuivre leur développement. Les États africains, seuls, ne peuvent faire face à ces mouvements qui agissent le plus souvent comme des guérillas sans frontières, mobiles, modernes et bénéficient régulièrement du soutien de populations locales soit effrayées par leurs exactions soit frustrées par l’oubli dans lequel les ont abandonnées un pouvoir concentré sur son développement personnel ou sa seule survie. Des pouvoirs qui n’hésitent pas à faire appel à des mercenaires pour tenter en vain d’enrayer l’avancée de ces terroristes. Le djihadisme en Afrique menace tout un continent. L’Europe, son premier partenaire, ne l’ignore pas mais ne parvient pas à s’asseoir sereinement avec ses voisins pour évoquer un vrai plan de développement du continent qui s’éloignera du terrorisme en s’éloignant de la pauvreté.