Le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), en collaboration avec les chefs des communautés locales, a mis au point le projet « Donnons de l’espace » afin de sécuriser des habitats pour la faune sauvage en Afrique, alors que les animaux voient leurs lieux de vie menacés par les activités humaines et le changement climatique, a annoncé l’ONG mercredi. En connectant les habitats de la faune sauvage par des couloirs sûrs, l’objectif est double: sauvegarder la biodiversité et harmoniser la cohabitation entre humains et animaux. Sur les plus de 150.000 éléphants qui parcourent l’Afrique australe et orientale, une majorité (60%) doit se déplacer en dehors des zones protégées pour trouver de l’eau et de la nourriture, relève l’IFAW. En outre, si les menaces que sont la perte d’habitat et le braconnage ne sont pas maîtrisées, les éléphants d’Afrique auront disparu d’ici 2040, poursuit l’ONG.
En effet, « la fragmentation croissante des habitats perturbe la libre circulation des éléphants et d’autres animaux sauvages, entraînant des conflits de plus en plus fréquents entre l’être humain et la faune sauvage », souligne le directeur général de l’IFAW, Azzedine Downes.
Pour garantir la présence de populations d’éléphants « viables, stables et résilientes pendant de nombreuses années, sans intervention humaine ou presque », l’IFAW a monté son projet en s’appuyant sur 20 ans de recherches scientifiques et de travail sur le terrain, auquel elle a associé des chefs traditionnels.
Ces derniers « sont les gardiens de la nature et de la faune sauvage en dehors des zones protégées. Ils expriment aussi les défis auxquels les communautés sont confrontées en raison de la cohabitation avec la faune sauvage, tels que la dégradation des récoltes et les attaques sur le bétail », pointe le grand chef Felix Lukwa de Kasungu.
Pour « Donnons de l’espace », l’IFAW a donc réuni régulièrement des chefs traditionnels d’Afrique du Sud, de Zambie, du Zimbabwe, du Kenya et du Botswana pour « créer une plateforme d’influence qui leur permette, ainsi qu’à leurs communautés, d’agir en fers de lance de la conservation et de la protection de la faune sauvage, ainsi que de la coexistence avec celle-ci ».