RDC : Ensemble pour la République intègre l’internationale libérale

RDC : Ensemble pour la République intègre l’internationale libérale

Moïse Katumbi élu vice-président se positionne dans la perspective des rendez-vous électoraux qui se profilent en République démocratique du Congo. Entretien avec Olivier Kamitatu.

Le 2 juillet, Ensemble pour la République a intégré l’Internationale Libérale. À l’heure où les grands idéologiques semblent être dépassés, pourquoi ce choix ?

A Sofia, lors du 75e anniversaire de l’Internationale Libérale, Ensemble pour la République vient d’être reconnu comme la plus grande force politique libérale en RDCongo. Dans notre pays, il existe plus de 700 partis politiques. Tous se disputent les faveurs du peuple congolais. On leur reproche de n’avoir aucune base idéologique, aucun programme, aucun discours, aucun projet pour le pays. Il faudrait être bien mal inspiré pour faire ce procès à Moïse Katumbi et à son parti. Nous cultivons un idéal et une vision. Nos convictions sont ancrées dans un socle de valeurs qui reposent sur la Liberté et la Démocratie. Ce sont les moteurs de notre engagement politique.

Moïse Katumbi vient d’être élu parmi les Vice-Présidents de l’Internationale Libéral. Que peut-il attendre de cette fonction ?

C’est avant tout une formidable reconnaissance pour son combat politique et pour son parti. Comme Vice-Président de l’Internationale Libérale, Moïse Katumbi devient un des ambassadeurs des valeurs et des idéaux portés par les libéraux au rang desquels priment le respect de l’Etat de droit, la justice, les droits de l’Homme, la démocratie et la liberté. Au sein de l’International Liberal, Moïse Katumbi est reconnu parmi les tout grands leaders politiques. Je vous rappelle que les Présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire et Macky Sall du Sénégal sont eux aussi Vice-Présidents de l’Internationale Libérale, tout comme le Premier ministre canadien Justin Trudeau ou le Président du Conseil de l’Europe Charles Michel. Les Présidents Haikinde Hachilema de Zambie, Wavel Ramkalawan des Seychelles et Sissoko Oumaro de Guinée Bissau ainsi que les dirigeants des partis libéraux marocains sont eux aussi de très grands noms de la famille libérale. Au sein des coalitions gouvernementales belge, néerlandaise et allemande, les libéraux sont aux commandes avec les Premiers ministres Alexander De Croo à Bruxelles et Mark Rutte à La Haye. En Allemagne Christian Lindner occupe les fonctions de ministre des Finances. A travers tous les Continents du monde, l’International Liberal est représentée. A titre de rappel, plus de 170 députés sur les 705 qui composent le Parlement européens font partie du PPE. Beaucoup d’entre eux sont des libéraux. Ce sont autant de voix qui portent en Europe et dans le monde.

Depuis plus de 40 ans, la RDCongo est devenue un des Etats les plus fragiles du monde. La pauvreté y est endémique. Y a-t-il vraiment du sens à professer des valeurs de libéralisme quand près de 27 millions de Congolais vivent la faim au ventre ?

La RDCongo n’est pas condamnée à demeurer éternellement au dernier rang de la classe. Pour en finir avec cette image catastrophique, rompre avec l’affaissement permanent du pays et enclencher la dynamique de notre redressement, l’Etat congolais doit être profondément réformé. Les Congolais ont besoin d’un Etat juste, un Etat responsable, un Etat exemplaire qui protège, encadre, stimule le secteur privé. Nous devons doter le pays en infrastructures, assainir le climat des investissements et des affaires et créer des millions d’emplois décents pour la jeunesse. Nous en sommes capables. En dix ans, à la tête du Katanga, Moïse Katumbi a démontré une extraordinaire capacité à mobiliser les ressources de l’Etat et à les affecter au service du développement des infrastructures. Demain, c’est au niveau de tout le pays que cette expérience doit être élargie. Le Congo a besoin d’un leadership transformationnel disposant non seulement d’une vision mais surtout d’une véritable expérience du terrain. Vous évoquez les 27 millions de Congolais sous-alimentés. En diversifiant notre économie pour promouvoir l’agriculture, la pêche et l’élevage, en relançant les filières abandonnées, en fixant des priorités sur l’éducation et la formation technique professionnelles, en améliorant effectivement le climat des affaires et des investissements et en favorisant l’accès des Congolais au crédit, nous faisons le pari que nous ne mettrons pas dix années à sortir les Congolais de la faim et de la misère.

Le 75ème anniversaire des Libéraux à Sofia était placé sous le thème de l’Ordre Libéral Mondial. A l’heure où la paix dans le monde est menacée, n’est-ce pas présomptueux ?

Les libéraux sont tournés vers l’avenir. C’est justement parce que la paix est menacée dans le monde que nous devons faire des propositions concrètes pour un ordre libéral mondial car à nos yeux, le libéralisme demeure le seul projet politique et économique, la seule vision de la société qui a fait la démonstration qu’il peut forger plus de prospérité, plus de moyens d’émancipation personnelle et collective, plus de liberté et plus de démocratie pour les citoyens. Nous devons lutter de toutes nos forces contre la démagogie, le populisme, le repli identitaire et l’ultranationalisme qui sont porteurs de germes de conflits. Dans tous les grands dossiers qui concernent l’avenir de l’humanité, nous devons apporter des propositions concrètes. Que ce soit sur le changement climatique, la démographie, la gestion des ressources naturelles de la planète, le surendettement, les fractures sociales nous devons asseoir avec courage et lucidité les principes d’une gouvernance mondiale à la fois respectueuse de nos identités et de nos valeurs respectives mais également soucieuse de notre avenir commun dans un monde où tous les êtres humains doivent accéder à plus de liberté, de dignité et de justice. En tant qu’Africains, nous devons également exiger et obtenir que les plus démunis, les plus défavorisés, les plus vulnérables puissent revendiquer leurs droits sans jamais demander la charité.

Dans la perspective des élections de 2023, est-ce que l’International Libéral peut appuyer votre parti Ensemble pour la République et son candidat à l’élection présidentielle Moïse Katumbi ?

A travers le monde, les libéraux apportent leur soutien à tous ceux qui briguent le pouvoir pour transformer le monde par la force des valeurs libérales. Ils l’ont fait hier en Côte d’Ivoire lors des élections opposant l’ancien président Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara, ils continueront à le faire en Guinée pour le chef de file de l’Opposition, le président Cellou Dalein Diallo et pour Sydia Touré, ainsi que pour Raila Odinga au Kenya. Bien entendu, ils feront aussi entendre leur voix quand ce sera le tour de Moïse Katumbi en RDCongo. Tous sont les candidats naturels de la famille libérale mondiale.

Dr. Juli Minoves, ancien Président de l’Internationale libérale, Dr. Lamine Ba, ancien Président Réseau libéral africain, Dr. Hakima el Haïti, Présidente de l’Internationale libérale, Olivier Kamitatu, ancien Président du Réseau libéral africain.

Qu’est-ce que les Libéraux congolais peuvent changer en priorité en RD Congo ? Par exemple, que feriez-vous les 100 premiers jours si vous étiez choisis par la population ?

Nos priorités sont alignées à celles de notre famille politique. La démocratie, la liberté, la justice et l’État de droit doivent être mis en valeur. Nous ne croyons pas au fétichisme des dates. En tout premier lieu, nous veillerons à redonner confiance à tous les Congolais en leurs institutions issues des élections libres, démocratiques, transparentes et inclusives. Le premier marqueur de notre volonté de changement sera immédiatement lisible. Il s’agit de la réduction du train de vie de l’État. Nous ne devons plus tolérer qu’une petite poignée d’individus s’arrogent des salaires et des privilèges insupportables. La réduction des salaires des animateurs des Institutions et de la taille de certains services publics sera immédiatement adoptée. Il ne faut pas rester les bras croisés devant le crime de lèse-petitesse des dirigeants qui voyagent en jets privés, se pavanent dans les palaces cinq étoiles du monde entier et se gobergent dans les grands restaurants sur le dos des Congolais qui vivent dans la faim, la misère et la pauvreté. Il faut en finir avec les jouisseurs et les fêtards de la République. Nous veillerons également à la promotion de la femme, des jeunes en évitant d’entretenir une clientèle d’amis ou de frères de tribus. La méritocratie dans la désignation des animateurs des institutions et les organes de décision doit redevenir la règle.

Est-ce que Moïse Katumbi portera la question de la stabilisation de l’Est de la RD Congo, régulièrement agressé par ses voisins, à l’agenda de l’International Libéral pour des solutions diplomatiques durables ?

La paix dans l’Est constitue la priorité des priorités. Tous les Congolais doivent vivre en paix et retrouver une vie normale dans leurs foyers. Que ce soit en Ituri, dans les Nord et Sud Kivu, au Katanga et partout à travers le pays, aucun Congolais ne peut se sentir menacé. Moïse Katumbi apporte un soutien sans faille à nos forces armées. La consolidation de la paix et la restauration de l’autorité de l’État appellent la mise en place d’une armée professionnelle disposant d’éléments bien formés, bien payés et bien encadrés. La RD Congo a beaucoup à apporter à l’Afrique et au monde. Partout, Moïse Katumbi est reconnu pour être un homme de parole qui est respectueux de ses engagements. La RD Congo a besoin de retrouver toute sa crédibilité. La paix appelle la démonstration de la force mais surtout la capacité à gérer et assumer ses engagements. Naturellement le premier pas du soutien à l’International Libéral passera par nos alliés naturels que sont les leaders africains, les Chefs de gouvernement et également les députés des parlements où siègent les libéraux.

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