La représentante de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), la Guinéenne Bintou Keita, a proposé mercredi des pistes de solution pour régler « définitivement » le problème récurrent que pose la rébellion du M23 (Mouvement du 23 Mars) dans l’est du pays, a rapporté la radio onusienne Okapi. « Une réponse militaire ferme à toute provocation, un engagement politique de bonne foi et une opérationnalisation du Programme DDRCS (Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation), province par province, constituent les conditions pour mettre fin à la rébellion du M23, a précisé Mme Keita lors d’une conférence de presse à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu (est), lors de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies.
Les combats ont repris fin mai entre les Forces armées de la RDC (FARDC, gouvernementales) et les rebelles du M23 au nord de Goma. Kinshasa a accusé le Rwanda de soutenir cette rébellion – une première fois vaincue militairement en 2013 par les FARDC avec l’aide des Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (Monusco) – ce que Kigali dément.
Selon Mme Keita, qui est également la cheffe de la Monusco, un calme très relatif est observé dans les deux territoires disputés, à savoir Rutshuru et Nyiragongo.
« Avec nos partenaires de l’armée congolaise, nous sommes parvenus à ramener un calme très relatif dans les deux territoires. Mais nos efforts doivent se poursuivre pour régler le problème M23 une bonne fois pour toute », a-t-elle affirmé, citée par Radio Okapi, parrainée par l’ONU.
Cela passe, a-t-elle indiqué, d’abord « par une réponse militaire ferme à toute provocation ou attaque. La Monusco a utilisé tous ses moyens, y compris ses hélicoptères, pour riposter aux attaques lancées contre elle et soutenir l’armée congolaise. Elle continuera à le faire, en plaçant toujours la protection des civils au cœur de sa stratégie, mais avec la plus grande détermination, dans le strict respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a ajouté la diplomate guinéenne.
Ensuite, a poursuivi la numéro 1 de la Monusco, par une réponse politique où chacun s’engage de bonne foi. « Les pays de la région ont créé eux-mêmes des mécanismes, notamment le Mécanisme conjoint de Vérification élargi chargé de surveiller et de mener des enquêtes sur les incidents de sécurité dans la région des Grands Lacs. C’est la collaboration et la transparence qui doivent prévaloir », a-t-elle souligné.
Elle a enfin proposé une réponse opérationnelle c’est-à-dire « la réémergence du M23 nous rappelle douloureusement l’urgence absolue de lancer l’opérationnalisation du Programme DDRCS, province par province ».
Affirmant que Kigali venait encore d’apporter son soutien au M23, ce que Kigali a démenti, Kinshasa avait annoncé samedi la suspension des vols de la compagnie RwandAir sur son territoire et la convocation de l’ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega. Selon les autorités, il lui a été notifié mardi une « mise en garde sévère ».
Des centaines de personnes ont de nouveau manifesté contre le Rwanda mercredi en RDC, à Kinshasa, la capitale, et Bukavu (est), réclamant la rupture des liens avec Kigali.