Une délégation de la commission de la Chambre qui se penche sur le passé colonial de la Belgique pourrait se rendre en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi à la fin août-début septembre, a-t-on appris lundi. Le point devra être tranché en conférence des présidents de l’assemblée. L’avis des Affaires étrangères sera également requis. Mise sur pied en juillet 2020, la commission a pour mission d’éclairer le passé colonial du royaume, d’examiner le rôle joué par l’Etat et divers acteurs dans l’entreprise coloniale, de formuler des recommandations sur la recherche sur cette page d’histoire et « d’élaborer des propositions pour la réconciliation entre les Belges (y compris les Belges d’origine congolaise rwandaise et burundaise), et optimaliser les relations entre les Belges et les Congolais, Rwandais et Burundais ».
Un premier rapport d’experts a été produit en octobre de l’an passé, des auditions diverses ont suivi, à commencer par des représentants des diasporas et de nombreux historiens et experts sur le rôle de la monarchie, de l’Etat belge et de l’Eglise dans l’entreprise coloniale. Le rôle du monde économique sera également abordé.
La commission a entendu des experts d’horizons divers, oeuvrant notamment dans des universités congolaises, américaines ou anglaises. Elle souhaite aussi entendre des représentants des autorités politiques et académiques ainsi que de la société civile locale avant de poursuivre ses travaux.
Le mandat de la commission a été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Les commissaires devront essayer d’ici là de s’accorder sur un rapport et surtout des recommandations à propos d’une question sensible qui divise la société belge.
L’initiative belge est inhabituelle dans les anciennes puissances coloniales. Auditionné lundi, le professeur Reuben Loffman (University of London) a confié son espoir que la Grande-Bretagne accomplisse le même travail, tout en se montrant sceptique sur ce point.