Mali : Mystérieuse tentative de coup d’État

Mali : Mystérieuse tentative de coup d’État

L’annonce de cette tentative avortée a suivi de quelques heures le divorce entre Bamako et le G5 Sahel.

Le Mali aurait déjoué un coup d’État soutenu par un État occidental et Bamako a affirmé que les forces armées du pays auraient arrêté des officiers maliens à la solde de cette puissance.

Un groupuscule d’officiers et de sous-officiers progressistes maliens a tenté un coup d’État dans la nuit du 11 au 12 mai 2022. Ces militaires étaient soutenus par un État occidental”, a déclaré Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien de transition, lors d’un bulletin spécial diffusé à la télévision d’État malienne, ce lundi 16 mai. “L’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extrarégional visant désespérément à isoler notre pays”, a-t-il ajouté.

Devenu un visage et un uniforme familiers des téléspectateurs, le colonel Abdoulaye Maïga n’a fourni aucun détail supplémentaire sur le déroulé des évènements.

Même si le porte-parole du gouvernement malien n’a pas donné le nom de “l’État occidental” qui aurait concouru à ce “dessein malsain”, une majorité de Maliens a immédiatement ciblé la France, ancienne puissance coloniale très présente dans la région et avec laquelle le torchon brûle depuis le double coup d’État qui a installé la junte militaire au pouvoir.

Dans les heures qui ont suivi la première sortie du porte-parole malien, des noms ont commencé à sortir. “Le colonel (Amadou) Keïta est parmi les putschistes arrêtés”, a déclaré sous couvert d’anonymat, à des journalistes français, un responsable du ministère de la Défense. Le nom du colonel Keïta, même s’il apparaît dans la liste des putschistes de la première heure en 2020, n’est pas un visage connu parmi les officiers qui ont pris le pouvoir.

Le nom du colonel Keita est associé à celui de six autres officiers qui auraient tous été arrêtés en lien avec cette tentative de coup d’État. Mais aucune source officielle n’est venue confirmer cette information.

Cette annonce malienne est survenue quelques heures après que Bamako a annoncé son retrait, dimanche 15 mai, de la force conjointe du G5 Sahel crée en 2014 avec la Mauritanie, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

Le G5 Sahel est mort”

Pour la junte au pouvoir à Bamako, le G5 Sahel est “instrumentalisé” par l’“extérieur”. Une fois encore les militaires maliens en ont profité pour viser explicitement la France.

Ce mercredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Eric Tiaré, le secrétaire exécutif du G5 Sahel a jugé “regrettable” la décision malienne. Des “regrets” qui ont été prononcés alors que, dans le même temps, le Niger expliquait par la voix de son président qu’il considérait déjà que cette instance régionale n’existe plus. En effet, dans un entretien aux médias français La Croix et L’Obs, publié ce mercredi 18 mai, le président nigérien Mohamed Bazoum a expliqué que “le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d’État au Mali (en mai 2021), Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme”.

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