RDC : Félix Tshisekedi reconnaît « certaines complicités » dans l’Ituri (Vidéo)

RDC : Félix Tshisekedi reconnaît « certaines complicités » dans l’Ituri (Vidéo)

L’annonce d’une prochaine éventuelle remise en cause de l’état de siège semble pousser les groupes « rebelles » à multiplier les attaques, les vols et les assassinats dans cette province du nord-est de la RDC.

Nouvelle attaque perpétrée lundi soir par les miliciens du Codeco sur un site de personnes déplacées à Loda, près de la localité de Fataki sur le territoire de Djugu (Nord de Bunia/Ituri).

« Cette attaque a fait au moins 15 morts. 15 nouvelles victimes », explique M. Dieudonné Lossa Dekhana, coordonnateur de la société civile de l’Ituri. « C’est incompréhensible ce que nous vivons dans notre province. Les morts s’entassent sans réaction du pouvoir. Sans réaction de personne, d’ailleurs. Le camp des déplacés de Loda est situé non loin d’un poste de la Monusco, mais visiblement ça ne suffit pas pour assurer la sécurité des Congolais. »

Dans cette province sous état de siège depuis le 6 mai 2021, le massacre perpétré ce week-end aux abords de la mine d’or Camp Blanquette, dans territoire de Djugu, est encore sur toutes les lèvres. Le bilan humain s’alourdit sans cesse, on parle désormais de 59 morts lors de l’assaut par la milice du Codeco mais aussi de plusieurs dizaines de morts dans les rangs des personnes enlevées lors de cette attaque. « On est sans nouvelle de ces gens. On a complètement perdu leur trace. Mais on sait que la rivière Ituri est devenue un sanctuaire facile pour ces assassins qui se débarrassent des corps en les jetant dans l’eau », nous explique M. Lossa Dekhana qui, comme d’autres interlocuteurs de la région, s’étonne que les membres de la milice soient « demeurés sur place, au camp Blanquette, sans être inquiétés ».

Le début de semaine a aussi été marqué par une attaque de 9 camions et autobus à Lolwa, dans le territoire de Mambasa. Une attaque signée par les ADF-Nalu qui a fait au moins deux blessés graves.

Félix Tshisekedi et la « responsabilité de notre armée »

Cette succession d’attaques et cette recrudescence de violence pousse les Ituriens à demander des comptes aux forces de sécurité de la RDC. Ils insistent surtout pour que les militaires présents dans la province soient relevés et remplacés par de nouveaux contingents. « Cela fait parfois 3 ou 5 ans que ces hommes sont ici, ils ne sont pas ou peu payés, ils ont développé des complicités avec les rebelles. Un procès publique qui se déroule à Bunia nous l’a démontré clairement », poursuit M. Loassa Dhekana.

Le président Félix Tshisekedi, de passage à Abidjan, en Côte d’Ivoire, n’a rien dit d’autre quand il s’est entretenu avec des représentants de la diaspora congolaise présents sur place. Félix Tshisekedi a parlé ouvertement de la responsabilité des troupes congolaises dans la vague d’insécurité qui secoue l’est du pays. « Notre armée est aussi pour quelque chose dans ce qui se passe à l’est. Il faut qu’on y remette de l’ordre », a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « Notre police également, qui favorise certaines choses, qui amène l’insécurité par ses complicités… ». 

« Un aveu terrible », explique un acteur de la société civile de Bunia qui voit dans ces propos la confirmation de la fin prochaine de l’état de siège et qui espère « un grand mouvement de remplacement des militaires et policiers présents sur notre territoire. On ne peut prononcer de tels propos sans en tirer les conclusions. il faut donc que des têtes tombent ou soient changées… ».

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