RDC : Le retour mortel du M23 ?

RDC : Le retour mortel du M23 ?

Un nouveau front déchire le Nord-Kivu qui aurait fait plus de 50 morts en une semaine.

Depuis le mois de novembre dernier, plusieurs témoignages venus de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) font état du retour d’attaques contre des positions militaires congolaises commises par des rebelles du mouvement M23, également baptisé “Armée révolutionnaire du Congo”.

Le M23, rébellion tutsie congolaise du Nord-Kivu, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda, avait disparu depuis 2013 quand il avait été officiellement défait par l’armée congolaise.

La semaine dernière, le 23 janvier au soir, sur le coup de 23 heures, à la veille du 3e anniversaire de l’investiture de Félix Tshisekedi, les rebelles ont attaqué une position de l’armée à Nyesisi, sur le territoire de Rutshuru, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Aucun bilan officiel pour cette attaque nocturne, mais différentes sources affirment qu’une trentaine de militaires congolais ont été tués parmi lesquels au moins un officier supérieur. Une des pires attaques subies par les troupes des forces armées congolaises de ces dernières années.

Contre-attaque

Face à cette attaque, l’armée congolaise s’est lancée aux trousses de ces rebelles qui se seraient retranchés dans le parc national des Virunga. Des affrontements violents ont eu lieu en fin de semaine dernière. Au moins 11 rebelles auraient été abattus selon l’armée congolaise qui a réussi “à leur tendre un piège”, selon le colonel Honoré Rindugu, commandant du régiment 3 413 basé à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Mais selon lui, tous les corps n’ont pas été retrouvés et, d’après des communications interceptées par l’armée, “l’ennemi” lui-même aurait fait état d’une trentaine de ses hommes portés manquants, a-t-il ajouté. “Pour l’instant, d’après notre monitoring, il y aurait eu 26 morts du côté du M23 vendredi au milieu du parc (des Virunga) à Ndiza”, a de son côté estimé Damien Sebuzanane, président de la société civile locale.

Qui se cache derrière ces M23 ?

Cette flambée de violence suscite bien des questions sur les vrais auteurs de cette offensive contre les militaires congolais. En effet, une attaque de cette ampleur durant la nuit ne peut être menée par des troupes non aguerries et un mouvement vaincu depuis plus de 8 ans ne paraît pas en mesure de frapper de la sorte.

Selon des villageois interrogés sur place vendredi par l’AFP, les hommes du M23 leur auraient affirmé ne pas vouloir occuper le pays, mais être intégrés dans l’armée congolaise, conformément à des accords conclus par le passé mais, disent-ils, non respectés.

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