Burkina Faso : Le président Kaboré renversé

Burkina Faso : Le président Kaboré renversé

Marc Christian Kaboré, ainsi que plusieurs de ses ministres, ont été arrêtés par des soldats et sont détenus dans une caserne de Ouagadougou. Le chef de l’Etat est déstabilisé depuis plusieurs années par les violences de groupes djihadistes.

Les informations tombent au compte-gouttes. Le président du Burkina Faso, Marc Christian Kaboré, a été arrêté ce lundi matin et est détenu dans une caserne de Ouagadougou, au lendemain de mutineries dans des camps militaires du pays. Selon une source sécuritaire, «le président Kaboré, le chef du Parlement et des ministres sont effectivement aux mains des soldats». Une nouvelle confirmée par une autre source des services de sécurité, après plusieurs jours d’incertitudes.

Depuis dimanche, la mauvaise qualité des liaisons téléphoniques et la coupure de l’internet mobile ne facilitent pas la vérification des nombreuses rumeurs circulant dans la ville concernant un coup d’Etat en cours.

Des soldats se sont soulevés dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des «moyens adaptés» à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015. Des tirs ont été entendus en fin de journée près de la résidence du chef de l’Etat, accusé par une grande partie de la population excédée par la violence d’être incapable de contrer les groupes djihadistes.

2 000 morts en sept ans

Ces mouvements dans les casernes du Burkina Faso, pays qui a connu par le passé plusieurs coups d’Etat et tentatives de putsch, illustrent la fragilité du pouvoir du président Kaboré face aux violences jihadistes qui s’accroissent dans son pays et qu’il n’arrive pas à contrer.

Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées nà des groupes armés djihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Les attaques – qui visent civils et militaires – sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays. En près de sept ans, les violences des groupes jihadistes ont fait plus de 2 000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.

Au pouvoir depuis 2015, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu en 2020 sur la promesse de faire de la lutte anti-djihadiste sa priorité. Plusieurs manifestations de colère ont lieu depuis des mois dans plusieurs villes du Burkina Faso, souvent interdites et dispersées par les policiers anti-émeutes.

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