RDC : Kabund, un bouc émissaire idéal pour le parti présidentiel

RDC : Kabund, un bouc émissaire idéal pour le parti présidentiel

Jean-Marc Kabund, le président par intérim de l’UDPS qui a annoncé la semaine dernière sa démission de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, n’est toujours pas passé des paroles aux actes. Sa lettre de démission n’a pas été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale et cette situation a le don d’énerver le cœur d’un parti présidentiel toujours prompt à s’enflammer.

Et les lézardes se font chaque jour plus visibles au sein d’une formation qui tente vaille que vaille de protéger son vrai patron, le chef de l’État Félix Tshisekedi, responsable de la désignation de Jean-Marc Kabund à la présidence de l’UDPS au détriment pourtant des statuts et de toutes les règles en vigueur au sein du parti.
Depuis une semaine, les députés nationaux de l’UDPS mais aussi les chefs des autres formations politiques qui ont rejoint l’Union sacrée répètent à l’envi leur attachement sans faille à la personne du chef de l’État, présenté dans un de leur communiqué comme “seul chef et Visionnaire”. Mais dans la rue et les QG régionaux du parti présidentiel, le rejet de Jean-Marc Kabund est nettement moins à l’ordre du jour.
Pour nombre de membres de la base du parti, Kabund, alias JMK, incarne le combat de l’UDPS pour le pouvoir, c’est l’homme qui était sur le terrain, dans les manifestations quand Félix Tshisekedi était à Bruxelles ou Paris avec ceux qui sont devenus aujourd’hui ses principaux conseillers et ceux qui affichent le plus ostentatoirement leur réussite aussi subite qu’insolente.
Convocation officielle
Ce week-end, la Commission nationale de discipline de l’UDPS a envoyé une convocation à Jean-Marc Kabund pour qu’il se présente devant elle ce jeudi 27 janvier.
Dans sa missive, plusieurs griefs sont adressés à Kabund. Parmi ceux-ci le fait qu’il se soit présenté dans la ferme de Joseph Kabila, le 8 mars 2019, en s’autoproclamant informateur et en signant le communiqué conjoint FCC-CACH avec le coordonnateur de la plateforme kabiliste “Néhémie Mwilanya Wilondja, accordant la majorité au FCC qui n’était ni un regroupement ni un parti politique reconnu par la Ceni”.
La Commission nationale de discipline considère l’agissement du président a.i de l’UDPS comme une “supercherie qui serait à la base de la crise institutionnelle que le Président de la République a dénoncée en octobre 2020”.
Cette commission semble avoir décidé d’en finir avec un Jean-Marc Kabund wa Kabund devenu trop encombrant en tentant d’y mettre les formes et en faisant mine d’oublier que tout ce scénario de 2019 a été coécrit avec la bienveillance du “vrai” patron de l’UDPS, Félix Tshisekedi.

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