La justice militaire congolaise a rejeté mercredi à Kinshasa une demande de comparution de l’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, au procès en appel de l’assassinat en 2010 du défenseur des droits humains Floribert Chebeya.
La comparution de Joseph Kabila et de plusieurs autres personnes était réclamée par les parties civiles et par 50 organisations non gouvernementales. Elle a été rejetée par le président de la cour militaire qui juge en appel en audiences publiques trois policiers condamnés à mort par contumace en première instance.
« Nous sommes très déçus par cette position« , a réagi auprès de l’AFP Rostin Manketa, directeur exécutif de l’ONG La Voix des sans voix (VSV), partie civile au procès. Jusque-là « la cour allait dans le bon sens » mais aujourd’hui, « avec cette décision pas bien motivée (…), on se rend compte qu’on veut maintenir des zones d’ombre« , a-t-il regretté.
Les noms des personnes dont l’audition était réclamée par les ONG ont été cités, durant les débats du procès, par le major Paul Mwilambwe qui les estime impliquées dans l’assassinat de Floribert Chebeya.
Outre les policiers actuellement rejugés, un colonel a déjà été condamné en appel à 15 ans de prison. L’ancien chef de la police, le général John Numbi, a quant à lui fait l’objet récemment d’une enquête du parquet militaire qui a conclu à son implication dans cette affaire. Il est en fuite.
La loi de RDC prévoit que les anciens présidents de la République ne peuvent pas être poursuivis pour des faits ayant été commis pendant leurs mandats.