Un des fondateurs du groupe armé d’origine ougandaise Forces démocratiques alliées (ADF) a été arrêté mardi dans l’est de la République démocratique du Congo, hors de la zone où les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations, a-t-on appris mercredi de sources militaires des deux pays. « Benjamin Kisokeranio, officiellement chef des renseignements des ADF jusqu’en 2019 et proche de l’ancien chef ADF Jamil Mukulu, a été arrêté hier (mardi) dans la région d’Uvira dans le Sud-Kivu », a déclaré à l’AFP un haut responsable militaire congolais, qui n’a pas souhaité être cité. « Il était connu par nos services qui suivaient ses incessants mouvements dans la région », a expliqué la source, ajoutant qu’au moment de son arrestation, « il détenait un passeport congolais ».
Il a été capturé « près de la frontière avec le Burundi et est désormais aux mains des forces de la RDC », a déclaré à l’AFP le colonel Ronald Kakurungu, un porte-parole de l’armée ougandaise.
Selon Kampala, Kisokeranio était en charge du renseignement, des finances et de la logistique des ADF. Né dans le maquis dans l’est congolais, Kisokeranio est le fils de Bwambale Kisokeranio, fondateur d’un autre groupe rebelle ougandais laïc NALU, qui avait fait alliance en 1995 dans l’est congolais avec des milices ougandaises essentiellement composées de musulmanes.
Le groupe ADF, le plus meurtrier en RDC, est présenté par l’organisation Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale (ISCAP). Son chef actuel, Moussa Baluku, a fait une déclaration d’allégeance à cette mouvance djihadiste internationale en 2019.
« Benjamin Kisokeranio s’était opposé à cette décision et a quitté la région de Beni pour la province voisine du Sud-Kivu d’où il faisait des navettes vers le Burundi où vit sa famille », a expliqué à l’AFP cet ancien fonctionnaire de l’ONU.