L’Ethiopie dispose d’un profil touristique très intéressant avec la capitale Addis-Abeba (Nouvelle fleur en Amharique), et ses anciens palais, Lalibela, la cité monastique classée au patrimoine mondial de l’humanité, célèbre pour ses 11 églises taillées dans la roche au XIIe siècle, Bahar Dar, le lac Tana et ses 37 îles, les ruines de la ville d’Aksoum, qui représentent l’Ethiopie antique, la ville historique fortifiée de Harar Jugol et ses 82 mosquées, dont trois datent du Xe siècle et les murs construits entre le XIIIe et le XVIe siècle, et ses 11 églises médiévales en pierre datant du 13ème siècle, et ses 102 sanctuaires, etc.
Cette richesse a permis au pays de l’Afrique de l’Est d’attirer plus de 886.800 touristes au cours de l’exercice fiscal écoulé 2016-2017, qui a pris fin le 7 juillet, permettant ainsi à son secteur touristique de générer 3,32 milliards de dollars, selon les chiffres du ministère de la Culture et du Tourisme qui note toutefois que les revenus tirés du secteur ont enregistré une réduction de 2,5% par rapport à l’exercice précédent.
Le ministère éthiopien attribue cette baisse des recettes touristiques aux manifestations publiques violentes qui ont éclaté dans différentes parties de l’Ethiopie pendant le dernier trimestre de 2016, qui ont considérablement affecté l’affluence des touristes dans le pays, alors que les autorités éthiopiennes comptaient accueillir au moins un million de touristes durant 2016-2017, espérant faire du pays la 5ème destination du continent africain.
En effet, des complexes touristiques, des usines et des fermes étrangères ont été incendiés, au cours des incidents dirigés contre le gouvernement et les intérêts étrangers, suite à la bousculade meurtrière provoquée par des tirs de gaz lacrymogène de la police au cours d’un festival religieux oromo, dans le centre et l’ouest de l’Ethiopie (55 morts selon les autorités). Plusieurs investisseurs avaient annoncé leur intention de se retirer du secteur et la fréquentation touristique était en chute libre.
La richesse et l’excellente conservation des monuments historiques d’Addis-Abeba ont permis aussi à la capitale du pays de participer à la « victoire » de l’Ethiopie en matière de tourisme. Selon les chiffres récents fournis par l’Office de la culture et du tourisme de l’administration de la ville d’Addis-Abeba, la capitale, abritant diverses organisations internationales et régionales, y compris le siège de l’Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a attiré plus de 650.000 touristes au cours des trois premiers trimestres de l’exercice qui vient de s’achever.
La collection d’objets historiques et archéologiques présentée mise en exposition au Musée national d’Ethiopie dans la capitale est également une attraction touristique majeure. Le musée abrite la plus célèbre Lucy, un ancêtre humain datant de 3,2 millions d’années de l’ère des hominidés.
Le pays de l’Afrique de l’Est, qui est en train d’intégrer la technologie dans l’industrie touristique, est à la recherche d’un changement qui portera le secteur touristique à un niveau supérieur, localement et à l’échelle internationale, pour que l’Ethiopie figure parmi les cinq principales destinations africaines, indique-t-on auprès de la Société éthiopienne du tourisme (SET).
Au cours de la période considérée, le secteur du tourisme a créé plus de 297.000 emplois.
En Ethiopie, il n’y a pas que l’agriculture et le domaine industriel qui profitent au pays. Le tourisme aussi participe au développement. Il a d’ailleurs connu une croissance particulièrement constante passant de 468.000 visiteurs en 2010, à 681.000 en 2013, 774.000 en 2014 et à 910.000 touristes en 2015. Les recettes de l’industrie touristique en Ethiopie ont atteint un montant record de 3,5 milliards de dollars en 2015 contre 2,9 milliards en 2014, soit un bond de 20,7% sur un an.
Mais le défi que se lance le gouvernement éthiopien n’est pas seulement qu’une ambition de devenir plus populaire, mais aussi une ambition d’appuyer sa croissance économique.
A en croire les chiffres du ministère éthiopien des Finances, le tourisme est la 3ème source de recettes pour l’économie du pays après l’agriculture et l’industrie. La croissance de l’industrie touristique pourrait entraîner une réduction de la dépendance de l’Ethiopie au secteur agricole, et l’augmentation des recettes touristiques du pays pourrait effectivement permettre à l’économie de franchir un autre cap.
Avec une population qui avoisine les 100 millions d’habitants, l’Ethiopie s’est révélée comme un modèle de développement sans les ressources naturelles abondantes. Un défi que certains pays n’ont pas pu relever. Sa méthode, une industrialisation rapide, une agriculture diversifiée et très prisée et enfin un tourisme sans cesse fortifié et mieux organisé.
Les recettes de l’industrie touristique en Ethiopie ont atteint un montant record de 3,5 milliards de dollars en 2015 contre 2,9 milliards en 2014, soit un bond de 20,7% sur un an, selon des données publiées le 13 juillet par le ministère de la Culture et du tourisme.
Ce montant est supérieur aux revenus cumulés du tourisme au Kenya et en Tanzanie. Ces deux principales destinations touristiques voisines ont engrangé l’an passé des recettes touristiques totales de 2,77 milliards de dollars.
L’ancienne Abyssinie, qui compte neuf sites classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), ambitionne de devenir l’une des meilleures cinq destinations touristique en Afrique en triplant le nombre de ses visiteurs étrangers à l’horizon 2020, à 2,5 millions de touristes.
Selon les données de la Banque mondiale, le tourisme représente actuellement 4,5% du PIB du pays et génère environ un million d’emplois.