L’armée boucle son exercice Tropical Storm au Gabon, handicapé par la pandémie

L’armée boucle son exercice Tropical Storm au Gabon, handicapé par la pandémie

L’armée belge, soucieuse de conserver son expérience africaine – et notamment une capacité à opérer en conditions tropicales -, a mis fin à un vaste exercice qui a rassemblé plus de 600 militaires au Gabon, épaulés par des moyens aériens, a-t-on appris mercredi de sources militaires. La quatrième édition de cet exercice biennal baptisé Tropical Storm et organisé par le Special Operation Regiment (SOR, qui chapeaute les unités para-commandos) s’est terminée mardi. Elle a toutefois été touchée par la crise sanitaire.

Sur les 700 participants initialement prévus, 120 ont dû être écartés en Belgique, avant le départ au Gabon. Une fois les effectifs stabilisés, l’exercice a suivi son cours normalement, parfois réduit là où les coupures ont eu lieu, a précisé le commandant du SOR, le colonel Frédéric Linotte, à l’agence Belga.

Sur place, depuis la mi-novembre, six contaminations au coronavirus ont été décelés et 27 contacts à haut risque ont été placés en quarantaine, a ajouté un porte-parole militaire.

« Malgré la pandémie, le SO Regt s’adapte pour poursuivre ses entrainements tout en respectant les normes de sécurité et surtout, dans un souci de protection de la population gabonaise. Ceci est rendu possible grâce à une bonne communication et collaboration entre la chaîne médicale d’appui réel et le commandement », a souligné le colonel Linotte.

Ainsi le volet principal de Tropical Storm prévoyait l’exécution d’opérations spéciales dans un scénario fictif d’appui des autorités gabonaises dans la lutte contre le braconnage.

Cette période d’entraînement visait à permettre aux militaires de s’aguerrir dans différentes techniques spécifiques comme une entrée dans une zone par parachutage ou par atterrissage aérien rapide, des opérations amphibies en mer ou sur rivière, des opérations à pied et des ravitaillements par air pour les troupes déployées au sol.

Selon l’armée, les conditions climatiques et les différents terrains existant au Gabon offrent « une opportunité exceptionnelle » pour entretenir et parfaire son expérience et son savoir-faire pour opérer en conditions tropicales.

« Nous avons aussi pu former nos instructeurs de survie lors d’un module spécifique de deux semaines auquel des Britanniques, des Américains, des Néerlandais et un Luxembourgeois ont pu participer », a expliqué le commandant du SO Regt.

Tropical Storm comprenait aussi un volet d’échange d’expériences et de coopération entre les armées belge et gabonaise – le 1er régiment parachutistes gabonais (1RPG) a ainsi effectué des sauts depuis un avion de transport C-130 belge – mais aussi des mécaniciens, des officiers de liaison, le service de santé…

Du côté belge, les unités engagées étaient principalement le QG du SOR, installé à Heverlee (Louvain), le 2e bataillon de commando de Flawinne (Namur), avec un renfort provenant du 3e bataillon parachutiste de Tielen (province d’Anvers), les centres d’entraînement commando et parachutiste de Marche-les-Dames et de Schaffen (Diest). Elles étaient rassemblées au sein d’un « Special Ops Task Group SOTG Land », avec le renfort de trois hélicoptères légers A109 – deux en version d’évacuation médicale (Medevac) et un de liaison – ainsi que de deux hélicoptères de transport tactique (TTH) NH90 Caïman du 1er wing de Beauvechain.

Le dispositif aérien était complété par un avion de transport C-130H Hercules du 15e wing de Melsbroek, dont c’était l’ultime déploiement en Afrique. Ce type d’appareil sera retiré vendredi après presque 50 ans de service et remplacé par les nouveaux Airbus A400M.

Le Gabon, ancienne colonie française située sur l’Équateur, à 5.600 km de la Belgique, permet aussi de tester la capacité de déploiement stratégique. Celle-ci est requise pour effectuer des opérations d’évacuation d’expatriés d’une zone en crise, baptisée en jargon NEO (« Non-combatant Evacuation Operation ») – l’une des tâches permanentes fixée à l’armée par le gouvernement, comme celle qui s’est déroulée en août en Afghanistan -, selon les militaires.

L’armée française, qui dispose au Gabon d’une des quatre bases militaires permanentes pré-positionnées en Afrique (avec Dakar, Djibouti et la Côte d’Ivoire), a ouvert aux Belges son « centre d’entraînement au combat en forêt », utilisé par ses EFG (Eléments français au Gabon).

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