Burundi: l’UE renouvelle ses sanctions pour un an contre 4 Burundais

Burundi: l’UE renouvelle ses sanctions  pour un an contre 4 Burundais

Incroyable! C’est par le blog d’un journaliste burundais en exil qu’on a appris que l’Union européenne avait renouvelé pour un an, le 18 octobre dernier, ses sanctions contre le Burundi. Le document avait été signé par le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell, qui s’est apparemment bien gardé de faire de la publicité autour de sa décision.

C’est le journaliste en exil Emile Nibasumba qui a révélé ce week-end que le ministre burundais de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca – surnommé Ndakugarica, « je-te-tue »-  et le chargé de missions de la Présidence Godefroid Bizimana, voient, pour un an de plus, leurs avoir dans l’UE gelés et qu’ils sont interdits de circuler sur le territoire de l’Union. Ils sont sanctionnés pour avoir ordonné un recours disproportionné à la force contre des manifestants en 2015, lorsqu’ils étaient respectivement chef de cabinet du président Pierre Nkurunziza et directeur général-adjoint de la police, et pour avoir ordonné des actes de violence, des actes de répression et des violations des droits de l’Homme.

https://afrique.lalibre.be/52083/burundi-rwanda-un-veritable-gouvernement-de-guerre-a-gitega-contre-qui/

Les mêmes reproches, selon notre confrère burundais, sont formulés à l’encontre de Mathias Joseph Niyonzima, alias Kazungu, agent du Service National de Renseignement, également accusé « d’avoir aidé à former les milices paramilitaires Imbonerakure, à coordonner leur action et à les armer, y compris à l’extérieur du Burundi ». Ces milices sont les principales responsables de violations des droits de l’Homme au Burundi, avec les forces armées et la police.

Enfin, le général Léonard Ngendakumana, qui a participé au putsch raté du 13 mai 2015 contre Pierre Nkurunziza, et avait figuré cette année-là sur la liste des sanctionnés, y fait son retour, cette fois pour des attaques à la grenade et des incitations à la violence à l’encontre du régime, indique Emile Nibasumba.

De nombreuses sources craignaient une abolition des sanctions contre le Burundi – à l’instar de ce qu’a signé la semaine dernière le président américain Joe Biden – alors que la situation ne s’est pas améliorée au Burundi malgré le changement de personne à la tête du régime semi-militaire qui a plongé le pays, depuis 2015, dans une crise politique, humanitaire, économique et financière. En juin dernier, douze ONG avaient écrit à l’Union européenne pour la dissuader de lever ses sanctions – comme on lui en prêtait le projet –  avant qu’il y ait des progrès concrets dans le respect des droits de l’Homme.

https://afrique.lalibre.be/65701/joe-biden-leve-ses-sanctions-contre-huit-burundais/

Que pensez-vous de cet article?

Derniers Articles

Journalistes

Dernières Vidéos