Par Marie-France Cros.
La ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, a levé la mesure de censure contre deux chansons vues comme des critiques du régime Tshisekedi. L’annonce de l’interdiction de diffusion de ces chansons avait suscité beaucoup de bruit au Congo en début de semaine.
Mardi dernier, 9 novembre, le responsable de la Commission nationale de censure des chansons et spectacles, Benjamin Maindombe, avait décrété l' »interdiction de présentation au public » d’une chanson du groupe MPR (Mouvement populaire de la Révolution), un sigle identique à celui du parti unique mobutiste, « Nini tosali te » (Que n’avons-nous pas fait?) et de celle du chanteur Bob Elvis, « Lettre à Ya Tshitshi » (lettre au grand frère Tshitshi, surnom affectueux du défunt Etienne Tshisekedi, père du président actuel, Félix Tshisekedi). Toutes deux critiquent l’absence de progrès au Congo, alors que la situation sociale devient chaque jour plus difficile.
La décision a suscité de nombreuses indignations et, bien sûr, considérablement accru la diffusion des deux chansons sur les réseaux sociaux.
Dans une lettre datée du 10 novembre, la ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese a annulé la décision de Benjamin Maindombe parce que « illégale », ayant été « prise en l’absence des autres membres de la Commission » de censure. M. Maindombe a aussi été prié de fournir des « explications » sur cette décision. La ministre constate, en outre, que l’interdiction concernant « Nini tosali te » a été prise sur base d’un « seul » rapport de service daté du 8 novembre.