L’économie sud-africaine pourrait prendre plus d’une décennie pour renouer avec une croissance soutenue, a estimé l’ancien ministre des Finances, Pravin Gordhan.
Le chemin de la croissance sera dur et compliqué notamment par la corruption qui ronge le pays, a dit M. Gordhan.
L’ancien argentier, limogé en mars dernier par le président Jacob Zuma dans le cadre d’un remaniement ministériel très controversé, a souligné que la reprise économique pourrait prendre de cinq à dix ans.
L’Afrique du Sud est piégée dans un ralentissement économique depuis 2015. Le pays se trouve actuellement en récession. Selon les prévisions d’institutions financières nationales et internationales, le taux de croissance ne devra pas dépasser 0,5 pc cette année.
Gordhan, qui s’exprimait lors d’un séminaire à l’université de Johannesburg, a épinglé la corruption qui s’empare du pays, faisant état d’une approche systémique adoptée par certains groupes afin de contrôler les entreprises publiques.
Il s’agit d’un phénomène communément baptisé «State Capture» en Afrique du Sud, allusion à l’influence qu’exerce notamment les Gupta, une famille de richissimes hommes d’affaires d’origine indienne, sur le gouvernement.
«C’est un problème qui porte une grave atteinte à l’Afrique du Sud», a dit l’ancien ministre.