La diplomatie pour les nuls: Cachez ce « bureau » que je ne saurais voir

La diplomatie pour les nuls: Cachez ce « bureau » que je ne saurais voir

Commentaire par Marie-France Cros.

« On ne parle que de ça dans les couloirs de l’Assemblée générale » de l’Onu à New York, assure une source diplomatique. Ce n’est pas la première fois que les démêlés amoureux d’une personnalité politique suscitent commentaires et commérages dans les couloirs feutrés de l’organisation internationale. Cette fois, c’est le président de la RDCongo, Félix Tshisekedi qui fait le « buzz ».

Comme d’autres avant lui placés dans cette position, il n’en demandait pas tant. Mais il est plus maladroit que ses prédécesseurs. N’a-t-il pas fait publier, le 21 septembre, une « mise au point » de sa Maison Civile pour assurer qu’une « vidéo non autrement identifiée a été mise en ligne et est diffusée tel un nouveau virus, dans le seul but de nuire à Son Excellence Monsieur le Président de la République »? « D’autres vidéos, tout aussi prétentieuses les unes que les autres, ont également été fabriquées et amplifiées dans le même objectif »

Même si, à aucun moment, le communiqué officiel ne dit sur quoi portent les vidéos, voilà évidemment de quoi attiser la curiosité. Et cette fois non seulement celle des Congolais, mais du monde entier puisqu’un chef d’Etat prend la peine de démentir des informations qu’il ne précise pas mais qui dégagent, à l’évidence, un fumet de scandale.

Selon les nombreux messages distribués des quatres coins du Congo mais principalement de Kinshasa, en effet, le « deuxième bureau » du chef de l’Etat – Gisèle Mpela, surnommée « la vice-Première Dame » – a été expulsé du Congo, sa mère patrie. C’est l’accorte quadragénaire elle-même qui a lancé l’alerte sur les réseaux sociaux en accusant « Denise Nyakeru » – épouse officielle du chef de l’Etat qui semble prendre de plus en plus d’importance à Kinshasa – de se venger en lui envoyant des agents, montrés en vidéo, pour s’en prendre à elle.

L’expulsion aurait été possible parce que la persécutée serait naturalisée belge, donc une étrangère. Elle serait pourtant la mère de deux enfants du chef de l’Etat congolais; au sujet de l’un des deux, né en mai 2020 à Paris, circule sur les réseaux sociaux la photo d’un acte de naissance, indiquant Félix Tshisekedi pour père et Gisèle Mpela pour mère, « assistante médicale » mais domiciliée à Neuilly.

Le communiqué de la Maison Civile du président Tshisekedi indique: « Si problème il y a, la tradition africaine préconise l’arbre à palabres comme le moyen efficace de résolution des différends », autrement dit: on en discute. Ce qui a été compris par les Congolais comme une confirmation que l’histoire était vraie. Depuis lors, les photos de deux autres chéries du Président – habitué des séances de prière avec des pasteurs évangélistes – et des contre-feux en défense de Denise Nyakeru (elle n’y est pour rien, c’est Gisèle qui a été infidèle) prolifèrent sur les réseaux sociaux congolais, de même que des justifications des usages de la tribu des Tshisekedi, permettant plusieurs femmes à un homme Luba, ou le rappel que Gisèle a aimé Félix quand ce dernier n’était encore qu’un pauvre opposant à Bruxelles.

Les homologues du président Tshisekedi présents à New York et entretenant eux aussi une maîtresse auraient tort de ne le juger que sur sa maladresse: ils ont la vie facile, eux, avec des femmes soumises ou assez « convenables » pour savoir qu’il faut éviter le scandale afin de garder les avantages de la situation. Il y a bien eu l’amère expérience de François Hollande avec Valérie Trierweiler, mais n’avait-il pas cherché les problèmes en trompant une spécialiste de la communication avec une actrice? Quant à Félix, si des goûts plus simples lui font préférer des auxiliaires médicales, il partait avec un handicap: essayez un peu de priver une Congolaise de son homme et de ses cadeaux! Vous verrez si c’est facile de contenir sa furie.

Gisèle Mpela

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