Photo: des soldats congolais patrouillent près du village de Kibumba, à quelque 25 kilomètres de Goma, au Nord-Kivu, en février 2021.
Depuis le début de l’imposition de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri (nord-est du Congo), le 6 mai dernier, jusqu’au 10 septembre, « le nombre de civils tués dans des attaques est en grande partie resté inchangé », constatent l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC, basé à l’Université de New York). La justification du décret présidentiel instaurant cet état d’exception était de mettre fin aux massacres.
Selon le rapport de HRW et du GEC, « au moins 739 civils » ont été tués durant ces quatre derniers mois dans les deux provinces sous état de siège : 672 par des groupes armés « dont certains restent non identifiés », et 67 par les forces de sécurité congolaises.
Depuis le début de l’imposition de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri (nord-est du Congo), le 6 mai dernier, jusqu’au 10 septembre, « le nombre de civils tués dans des attaques est en grande partie resté inchangé », constatent l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC, basé à l’Université de New York). La justification du décret présidentiel instaurant cet état d’exception était de mettre fin aux massacres.
Selon le rapport de HRW et du GEC, « au moins 739 civils » ont été tués durant ces quatre derniers mois dans les deux provinces sous état de siège : 672 par des groupes armés « dont certains restent non identifiés », et 67 par les forces de sécurité congolaises.
Le rapport détaille l’attaque du 2 août dernier contre le village d’Idohu (Ituri) par le groupe armé islamiste ADF, dirigé par des Ougandais. Elle a tué 16 civils ; « une douzaine de soldats de l’armée congolaise se trouvaient dans le village et d’autres étaient stationnés dans un camp militaire à proximité mais ils n’ont pas empêché l’attaque ». Selon un activiste d’Idohu, les militaires « ont fui vers leur camp, qui se trouve à environ un kilomètre ».
Des militaires aussi
Le rapport note que « d’autres groupes armés et certains éléments de l’armée nationale congolaise ont également été impliqués dans des attaques dans la région ».
Le rapport de HRW et du GEC souligne également que malgré les déclarations du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima, qui assurait le mois dernier qu’ »il y a un grand changement » dans la province grâce à l’action de l’armée, les données « ne montrent aucune indication que les forces congolaises ont intensifié leurs opérations militaires pour améliorer la protection des civils dans les zones les plus à risque ».
Ce rapport s’ajoute aux protestations des civils sur place. Le 12 août, le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement) avait appelé à mettre fin à l’état de siège, ce dernier n’ayant pas fait baisser le nombre des victimes civiles d’attaques armées et n’ayant servi qu’à restreindre considérablement les libertés.
Le 17 août, des élus provinciaux du Nord-Kivu évoquaient 440 civils tués et de nombreuses destructions de villages dans la province en demandant à l’Assemblée nationale de ne pas proroger l’état de siège dans les deux provinces de l’est « sans tenir compte des réalités sur le terrain ». Ils avaient demandé la requalification de l’état de siège pour le rendre plus efficace, notamment en le limitant aux zones gravement affectées de la province et en concentrant l’action des militaires contre les groupes armés plutôt que de prendre pour « cibles » des « élus légitimes du peuple ».
Les élus provinciaux ciblés par l’armée
Le porte-parole du gouverneur militaire a, en effet, déclaré lors d’une émission de radio à Béni, que les députés provinciaux finançaient les groupes armés, a rapporté l’agence de presse congolaise APA, et averti que toute personne qui irait à l’encontre de l’état de siège serait déférée devant la justice militaire.
Le 23 août, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu avait déploré la « détérioration continue » de la protection des civils à Béni et dans le Masisi (Nord-Kivu). Et ces lundi et mardi, la population de Béni a organisé une « ville morte » pour rejeter l’état de siège et les exactions des militaires.