Le réajustement du prix du carburant à la pompe dans le sud-est de la République démocratique du Congo a provoqué une flambée du prix des transports en commun à Lubumbashi, la capitale économique du pays, a constaté mercredi un correspondant de l’AFP.
A Lubumbashi, une importante ville minière du Haut-Katanga, le prix du litre d’essence à la pompe est passé de 1.820 francs congolais (0,91 dollar) à 2.100 francs congolais (1,05 dollar) et le gazole est vendu 2.260 FC (1,13 dollar) contre 1.920 FC auparavant, conformément à un arrêté du ministère congolais de l’Économie nationale en date du 24 juillet.
Mercredi, le prix de la course dans les transports en commun a doublé, passant de 500 à 1.000 FC (0,5 dollar) pour le taxi-bus, tandis que le prix du taxi est passé de 1.000 à 1.500 francs, a constaté un correspondant de l’AFP.
Dans un communiqué, le maire de la ville de Lubumbashi Ghislain-Robert Lubaba a déclaré que le prix des transports n’avait « pas changé depuis 2018 » et que, « par conséquent », les véhicules dont les chauffeurs augmenteraient le prix payé par leurs passagers seraient « mis en fourrière pendant un mois » tandis que de « fortes amendes » seraient infligées.
Lubaba a par ailleurs appelé la population à « prélever les numéros des plaques (d’immatriculation) de ces véhicules (…) et à les transmettre » aux autorités en vue de l' »arrestation » des contrevenants.
En RDC, les prix du carburant sont fixés par zone, d’est en ouest. A Kinshasa (zone ouest), le prix du litre n’a pas bougé, il est de 1.995 francs congolais (0,99 dollar).
Mardi, dans une lettre, la Fédération des pétroliers du Haut-Katanga a menacé les autorités de fermer les stations service si le prix à la pompe n’était pas revu à hausse.
« Depuis trois jours, le prix du taxi-bus a doublé (passant) de 500 francs à 1000 francs. Les chauffeurs disent que le bus n’appartient pas au gouvernement et que celui qui n’a pas 1.000 francs ne prenne pas place à bord », a témoigné auprès de l’AFP Augustin Lwamba, un habitant de la commune de Katuba (Lubumbashi), à la descente d’un de ces véhicules.
« Je travaille pour gagner de l’argent afin de subvenir aux besoins de ma famille, c’est légitime pour moi de faire monter les prix de la course puisque le gouvernement a revu à la hausse le prix de l’essence à la pompe », a réagi de son côté Muland Kaij, au volant de son taxi.
« Je refuse de travailler à perte. La course était à 1.000 francs, aujourd’hui, je fais payer 1.500 FC », a-t-il ajouté.