Par AFP
La mort, dans un nouveau massacre attribué au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF), de dix personnes à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, a provoqué jeudi la colère des habitants contre l’incapacité des autorités à protéger la ville, en dépit de l’instauration, début mai, de l’état de siège par le président Félix Tshisekedi.
« Cette nuit, il y a eu attaque des ennemis ADF, on a perdu une dizaine de civils« , a déclaré le lieutenant Anthony Mualushayi, porte-parole de l’armée dans la région. Un correspondant de l’AFP a vu les corps des dix victimes à la morgue de l’hôpital général de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Des habitants étaient en état de choc dans le quartier Rwangoma dans le sud-est de la ville où l’attaque s’est produite. Des jeunes en colère ont notamment défilé avec le corps d’une des victimes dans la ville, scandant des slogans hostiles aux Forces armées de la RDC (FARDC) et aux autorités. « FARDC = ADF », « État de siège = zéro » résultat, ont crié ces manifestants, avant d’être dispersés par la police à coups de gaz lacrymogène, a constaté le correspondant de l’AFP. Six d’entre eux ont été interpellés par la police.
« Nous pensions que c’était le bout du tunnel avec l’état de siège. Mais, après 18 mois sans attaque des ADF dans notre quartier, ce carnage est un retour à la case de départ. C’est très désespérant« , a réagi Samuel Kalume, un habitant de Rwangoma.
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« Ont-ils décrété le couvre-feu en plus de l’état d’urgence pour donner lieu à des massacres dans Beni? », s’est emporté Gaby Muhindo, un autre riverain.
A la mi-journée, les commerces, les écoles ou autres pharmacies sont demeurés fermés. Les rues étaient quasiment vides, les habitants de Beni préférant rester dans leurs maisons.