La directrice générale du Fonds monétaire international a appelé à la coopération internationale « sur divers fronts » pour venir en aide à l’Afrique, où la pandémie de Covid-19 affecte durement l’économie.
« L’Afrique est désormais confrontée au taux de croissance le plus rapide au monde pour les nouveaux cas de Covid », a souligné Kristalina Georgieva. « C’est une tragédie humaine et une calamité économique », a-t-elle ajouté lors d’une intervention à l’occasion de la réunion annuelle de la Banque africaine de développement.
Seule 0,6% de la population adulte africaine est vaccinée.
Conséquence immédiate : l’Afrique est « à la traîne en termes de perspectives de croissance », regrette Mme Georgieva.
Elle rappelle que cette année, le Fonds table sur une croissance mondiale de 6%, mais de « seulement » 3,2% en Afrique, en excluant la Libye qui enregistre une forte croissance de sa production pétrolière.
Elle souligne que le plan proposé il y a quelques semaines par le FMI, évalué à 50 milliards de dollars et affichant l’objectif de vacciner au moins 40% de la population mondiale cette année et au moins 60% d’ici fin 2022, pourrait « changer la donne pour l’Afrique ».
Elle ajoute la nécessité de tout faire pour aider ce continent à surmonter le problème de la dette.
Les niveaux d’endettement, qui étaient déjà élevés avant la pandémie, ont fortement augmenté depuis le début de la pandémie.
« La dette publique en Afrique subsaharienne a ainsi bondi de plus de 6 points de pourcentage à 58% du PIB en 2020, le plus haut niveau depuis près de deux décennies », a détaillé la patronne du FMI.
Et en 2020, les paiements d’intérêts ont atteint 20% des recettes fiscales pour l’ensemble de la région et dépassé le tiers des recettes de certains pays.
De même, la dette publique en Afrique du Nord a augmenté de environ 12 points de pourcentage à une moyenne de 88% du PIB l’année dernière.
Mme Georgieva se réjouit que le monde se soit mobilisé via l’initiative de la suspension de la dette des pays pauvres.
Elle ajoute que les allègements de la dette de la Somalie l’an passé et aujourd’hui du Soudan sont des éléments positifs.
Le FMI a indiqué mercredi qu’il avait obtenu des promesses de financement internationales suffisantes pour lui permettre d’alléger les dettes du Soudan.
Mais « de toute évidence, la meilleure manière de s’attaquer à la dette est de faire croître les économies », souligne Kristalina Georgieva.
Elle suggère d' »encourager davantage les investissements privés dans les infrastructures ».
« Comme indiqué lors du sommet du G7, les institutions de financement du développement et les partenaires multilatéraux ont l’intention d’investir au moins 80 milliards de dollars dans le secteur privé en Afrique au cours des cinq prochaines années », a-t-elle rappelé tout en appelant à renforcer cette initiative.