De nombreux témoignages recueillis parmi les Kasaïens contraints de fuir leur province face aux violences mortelles qui secouent la région ont mi en cause une milice baptisée Bana Mura
« Mura, vous avez raison, c’est un cours d’eau près de Likasi, c’est aussi et surtout un centre d’entraînement », explique un ex-militaire congolais parti s’installer en Suède « parce que les dérives que l’on découvre aujourd’hui n’ont rien de neuf. J’ai préféré quitter mon pays il y a quatre ans , avec un gros regret, que de devoir tuer mes compatriotes pour n’importe quel motif », poursuit-il.
« C’est vrai qu’ils sont mieux armés que le reste des troupes congolaises. Et il bénéficient – ou bénéficiaient, parce que les formations semblent désormais se faire plus rares, d’un entraînement poussé, donné le plus souvent par des fomateurs venus de Corée, d’Afrique du Sud ou d’Israël ».
« Mura, c’est d’abord une base militaire traditionnelle », explique notre interocuteur. Une base qui est devenue au fil des ans un « centre réservé à la garde présidentielle de Kabila. On peut dire que 90% des militaires qui font partie du premier cercle de la garde de Kabila sortent de Mura ».