Par Marie-France Cros
Plus de 3500 personnes ont déposé plainte mercredi à Bukavu et à Kinshasa contre le sénateur à vie Joseph Kabila, pour destruction méchante, pillage et crimes contre l’humanité (viols et meurtres).
Alors qu’il se prolongeait à la Présidence au-delà de la limite légale, entre 2016 et 2018, l’ex-chef de l’Etat avait fait procéder à des démolitions et saisies de terres villageoises du territoire de Kabaré, au Sud-Kivu, où il désirait s’aménager une propriété.
Ces évictions, perpétrées par la garde prétorienne de Joseph Kabila, la Garde républicaine, s’étaient étalées en plusieurs épisodes entre 2016 et 2018. Les personnes qui ont déposé plainte devant le tribunal de grande instance de Kavumu (Bukavu) et devant la Cour de Cassation à Kinshasa, se présentent comme les victimes de ces spoliations à Mbobero, où elles ont commencé, à Mbiza, le village voisin, et dans les marais de Murhundu.
Certaines de ces personnes délogées de force ont pu s’abriter chez des parents, souvent en se séparant du reste de la famille, mais beaucoup demeurent sans logement. En 2019, une démarche de conciliation avait été lancée, sans succès.
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Rappelons que le « Président honoraire » fait déjà l’objet d’une plainte devant la Cour de cassation de Kinshasa pour dix cas de meurtre et de massacre perpétrés sous son autorité. Son accusateur a très vite été incarcéré et mis en jugement pour une ténébreuse affaire de viol mais on n’a aucune nouvelle de l’avancement du dossier contre Joseph Kabila.
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