La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a annoncé mercredi une enquête sur la mort d’un manifestant congolais tué lors d’un face à face avec des Casques bleus mardi à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo. « Les éléments que nous avons, nous font dire que ce sont les Casques bleus qui sont responsables de la mort de ce jeune homme », a déclaré à l’AFP le porte-parole intérimaire de la Monusco à Kinshasa, Mathias Gillmann.
« Selon nos informations, un jeune homme s’apprêtait à lancer un cocktail molotov, et un des Casques bleus a apparemment tiré sur lui », a-t-il ajouté.
« Une enquête devra déterminer les circonstances de ce drame », selon le communiqué de la Monusco lu par ce même porte-parole pendant la conférence de presse hebdomadaire de la mission onusienne.
Citée dans ce communiqué, la cheffe de la Monusco, Leïla Zerrougui, exprime « sa vive émotion après la mort d’un jeune homme qui aurait été tué dans un échange avec les Casques bleus alors qu’il s’apprêtait à lancer un cocktail molotov ».
Le Casque bleu n’a pas encore été « identifié », d’après le porte-parole de la Monusco.
Un jeune homme est mort mardi lors d’une manifestation anti-ONU devant une base civile des Nations unies à Beni, qui avait été saccagée la veille, a constaté un correspondant de l’AFP. Une centaine de manifestants ont fait face à des Casques bleus malawites sur les lieux.
Au moins six manifestants ont été tués dans des rassemblements anti-ONU dans la région de Beni depuis lundi.
Les manifestants accusent les Casques bleus d’assister « passivement » aux massacres des civils dans la région.
Au total 81 civils ont été tués depuis le 5 novembre dans ces massacres attribués au groupe armé d’origine ougandaise ADF, d’après le dernier bilan mardi soir du Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’université de New York.