Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia (Ituri) a adressé dimanche 23 juin 2019 un message de paix à la population locale suite aux nouvelles violences armées qui ont déjà fait de nombreux morts parmi les communautés des territoires de Djugu et Mahagi. Il a, dans son message, dénoncé l’existence d’une » secte » qui encourage les tueries.
« Ces criminels sont éparpillés dans les différents secteurs et chefferies du territoire de Djugu et ont installé leur base dans la forêt de Wago et sont encouragés par la secte CODECO. D’autres sont installés dans les secteurs de Geti et de Tchabi (FRPI et ADF/Nalu) ». Le Codeco est un groupe armé nouvellement apparu, qui serait composé essentiellement de Lendus endoctrinés, selon le gouverneur de la province, Jean Bamanisa.
Des tenues de l’armée congolaise
Selon l’évêque de Bunia, « ils portent des armes blanches et des armes à feu et des tenues des FARDC (Forces armées de la RDC), en général « . L’armée avait identifié, il y a peu, un certain Ngudjolo comme étant le responsable d’un mouvement armé dans la région de Djugu.
Mgr Uringi, qui ne donne pas la signification de l’acronyme CODECO, évoque par ailleurs, la présence des « étrangers Banyabwisha dans les territoires d’Irumu et de Djugu et les environs de Bunia « .
Les Hemas ciblés
« Malheureusement les groupes ciblés et victimes sont les Hemas », poursuit le prélat, « tout comme certains Lendus », leurs rivaux traditionnels. Des personnes « d’autres tribus ont aussi trouvé la mort, en l’occurrence des Biras, des Alurs ainsi que des éléments des FARDC et de la PNC « , la Police nationale, dit-il.
Les dernières tueries dans plusieurs localités du territoire de Djugu ont fait plus de 150 morts, selon le décompte de la société civile. « Que personne (…) n’ose tromper les groupes Lendu ou Hema (pour les entraîner) à verser le sang de l’autre frère sous prétexte de défendre ses propres droits. Dommage que ces frères se laissent instrumentaliser et manipuler par des mains invisibles », a martelé Mgr Dieudonné Uringi.
Les violences ont provoqué le déplacement de plus de 300 000 personnes depuis début juin dans les territoires de Djugu et Mahagi, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés.