Dans le Lomami, tous les jours, des gens, surtout des jeunes, sont tués
Selon des informations que nous avons reçues de source religieuse, “chaque jour, on enterre des morts à Mwene Ditu”, dans la province kasaïenne du Lomami (capitale : Kabinda), où les violences attribuées aux miliciens “Kamwina Nsapu” se sont répandues depuis quelques semaines. “Le mois de mars a été très dur, avec beaucoup d’agitation, de violence et de pertes en vies humaines – surtout des jeunes, dont des enfants de 8 à 10 ans – et des dégâts matériels attribués aux milices.”
Selon cette source, des prêtres et des religieuses de Yangala (diocèse de Luiza, au Kasaï central, où ont commencé les troubles l’an dernier) ont été battus. “Les trois quarts des paroisses du diocèse de Luiza ont été attaquées par les milices. Quelques paroisses sont abandonnées, des églises et chapelles profanées et pillées.” Trois religieuses sont bloquées depuis un mois à Wikongo, toutes les routes étant “fermées”. “Les gens sont décapités comme des poules et personne n’intervient”,
se lamente notre source.
L’acharnement contre les établissements religieux met en péril leurs activités de bienfaisance, notamment en faveur d’enfants.
En outre, “comme conséquence de tous ces meurtres et violences, les conflits ethniques se réveillent”. “Ils s’entretuent, se coupent les têtes sans pitié. Certains”, qui ont fui les violences de leurs rivaux tribaux, “sont en brousse, sans logis ni nourriture”.
“Beaucoup de jeunes ont été utilisés
par les chefs des villages, certains pour régler leur conflit” tribal. “D’autres, par ignorance, se laissent manipuler. Nous sommes en train d’assister à un drame sans pareil. Nous ignorons leur objectif; détruire certaines tribus du Kasaï ? Perdre toute cette jeunesse ? Détruire l’Église catholique ? Qui commandite ces atrocités ?”
par les chefs des villages, certains pour régler leur conflit” tribal. “D’autres, par ignorance, se laissent manipuler. Nous sommes en train d’assister à un drame sans pareil. Nous ignorons leur objectif; détruire certaines tribus du Kasaï ? Perdre toute cette jeunesse ? Détruire l’Église catholique ? Qui commandite ces atrocités ?”
Jetés dans les rivières et les fosses septiques
La source ajoute : “Jusqu’ici, le nombre des morts n’est pas connu. Ce que je sais, c’est qu’il y a beaucoup de fosses communes. D’autres corps sont jetés dans les rivières et les fosses septiques de notre province. J’ignore ce qui se passe dans les autres” provinces du Grand Kasaï, qui sont cinq depuis le redécoupage du pays en 26 provinces en 2015 (Kasaï, Kasaï central, Kasaï oriental, Lomami et Sankuru). “Les écoles ne fonctionnent plus depuis le 19 décembre 2016, les personnels sont impayés et les prix sur les marchés exorbitants”, ajoute-t-elle.