Voilà un chant révolutionnaire qui fait étonnamment parler de lui. Depuis quelques semaines, « Bella Ciao », hymne des travailleurs agricoles, puis des résistants italiens au 20ème siècle, se retrouve au coeur de l’actualité.
Repris par la série télévisée à succès « La casa de papel » (Netflix) dans une version honorable, il y a quelques mois, le chant emblématique s’est offert une nouvelle jeunesse auprès du grand public. L’occasion idéale de revenir sur l’histoire marquante de cet hymne engagé, dont l’année exacte de composition reste théoriquement inconnue.
Selon différents médias, il aurait été chanté pour la première fois par les ouvrières agricoles travaillant dans les rizières de la région du Pô (nord de l’Italie), au début du XXe siècle, pour dénoncer leurs conditions de travail. Dans les champs de l’époque, la tendance est à l’esclavagisme, mais en 1908 – comme le rappelle le magazineMarianne – la loi des huit heures de travail journalier est votée, et le chant devient le symbole de la victoire ouvrière.
Durant la deuxième guerre mondiale, »Bella Ciao » prend un nouvel élan. Ses paroles sont retravaillées, adaptées, et les antifascistes en font l’hymne de la résistance italienne. De quoi attirer quelques années plus tard l’attention des mouvements de jeunesse communistes, qui se le réapproprient à leur tour.
Comme le veut la tradition de la musique populaire, « Bella Ciao » est donc devenu au fil du temps, le morceau de chacun. Yves Montand, Manu Chao, les Choeurs de l’Armée Rouge et d’autres ont tous repris avec plus ou moins de succès sa mélodie marquante. Jusque… Maître Gims, trublion du R&B de supermarché, honni par les uns et adulé par les autres, dont la version ultra-commerciale publiée il y a quelques jours est perçue par beaucoup comme la limite à ne pas franchir.
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