RDC : L’insupportable business du Kidnapping dans le Rutshuru 

RDC : L’insupportable business du Kidnapping dans le Rutshuru 

Par Esther Nsapu correspondante dans l’Est de la RDC

 

Le territoire de Rutshuru fait face à un regain d’insécurité perpétré par des groupes et des hommes armés non identifiés. Ces assaillants commettent des enlèvements, pillent, volent, violent et assassinent de paisibles citoyens.

Rutshuru est situé dans le territoire du même nom, à environs 60 kilomètres de  Goma dans la province du Nord-Kivu.

Ici, le phénomène des kidnapping a atteint un niveau insupportable. La société civile et les organisations de défenses des droits humains ne cessent de déplorer ces actes ignobles qui n’épargnent personne. En effet, des groupes armés non identifiés kidnappent des personnes (hommes, femmes ou enfants) et exigent le paiement de rançons exorbitantes que les victimes ont des difficultés à payer car elles ne vivent que de l’agriculture.

La Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) à Rutshuru lance un cri d’alarme face à l’implication de certains agents de l’ordre dans certains cas de kidnapping à Rutshuru. M. Samson Rukira coordonateur de la Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) déclare posséder suffisamment de preuves pour démontrer l’implication de certains de ces agents.

« Nos enquêtes prouvent à suffisance l’implication de certains éléments de l’ordre et de sécurité dans ces actes de barbarie. Ces agents trahissent le serment de leur carrière en participant à des enlèvements ou des massacres à l’encontre des populations ».

Découvertes macabres

Il y a quelques jours, les ossements de deux enfants ont été retrouvés à Kiwanja après que les populations ont démoli plusieurs maisons  appartenant aux proches des présumés kidnappeurs. Ces enfants dont l’âge varie entre 12 et 15 ans avaient été kidnappés en novembre 2017 à Rutshuru.

Dans un communiqué de presse, la Synergie des jeunes pour le développement et les Droits Humains (SJDDH) demande au Général chargé des opérations Sokola II d’imposer l’ordre et la discipline dans l’armée congolaise afin d’éradiquer l’impunité régnant au sein des unités des FARDC qui encouragent ces pratiques scandaleurses.

Selon Samson Rukira, l’appellation « hommes en uniforme ou hommes armés non autrement identifiés » porte des faiblesses dans la poursuite des enquêtes et profite aux ennemis du peuple qui enfreignent la loi.

De son côté, le Major Guillaume Ndjike Kaiko, Porte-parole de la 34ème région militaire, a dit que les éléments des groupes armés opèrent en tenue civile pour tuer et semer le trouble dans la population. Il ajoute qu’à Kiwanja, dans le Rutshuru, les kidnappeurs sont des civils. Selon lui, le mobile pour lequel ils passent à ces actes n’est pas encore connu, mais rassure que les enquêtes se poursuivront pour mettre la main sur les malfrats.

Plus de 90 cas depuis le début de l’année

Pour rappel, le Centre d’observation des droits de l’homme et d’assistance sociale (Codhas) a documenté plus de 90 cas des personnes kidnappées depuis début 2018 par des bandits et hommes armés. Parmi elles, beaucoup de femmes et d’enfants ont été tués car n’ayant pas pu payer la rançon demandée.

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