Le Parlement bissau-guinéen a entamé jeudi sa première réunion depuis près de deux ans, une paralysie due à la crise entre le président José Mario Vaz et le parti au pouvoir.
Ce pays d’Afrique de l’Ouest traverse de nouvelles turbulences politiques depuis la destitution, en août 2015, par le président Vaz, de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel M. Vaz appartient également.
Un nouvel accord de sortie de crise a été conclu lors d’un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le 14 avril à Lomé. Cet accord prévoit la désignation d’un Premier ministre de consensus, Aristides Gomes, qui a pris ses fonctions lundi, chargé de conduire le pays aux élections législatives le 18 novembre, et la reprise des travaux du Parlement.
Lors de cette session extraordinaire, les députés débattront du renouvellement de la Commission électorale avant d’examiner le projet de loi constitutionnelle prolongeant jusqu’aux élections le mandat de législature, qui s’achève le 23 avril. Ils doivent également renouveler la présidence de l’Assemblée.
Un important dispositif de sécurité était visible autour du parlement mais la circulation restait fluide sur l’avenue de l’Unité africaine, qui longe l’édifice. « Il faut enterrer maintenant la hache de guerre et se tourner vers l’avenir. Nous devons oeuvrer pour le bien-être de notre peuple qui a trop souffert. Basta! « , a déclaré le président de l’Assemblée, Cipriano Cassama, lors de la réunion de la Commission permanente qui a précédé l’ouverture de cette session.
Les tensions à la tête de l’Etat inquiètent d’autant plus la communauté internationale que l’élection de M. Vaz en mai 2014 avait marqué un retour progressif à l’ordre constitutionnel dans cette ex-colonie portugaise jusqu’alors en proie à une instabilité chronique, avec des tentatives de putsch à répétition.