Depuis quelques jours, une rumeur enfle sur les réseaux sociaux. L’opposition congolaise, en particulier Félix Tshisekedi, nouveau patron de l’UDPS, mais aussi Moïse Katumbi, patron du mouvement Ensemble pour le Congo, serait en négociation avancée avec le président hors mandat Joseph Kabila. Objectif de ces négociations, un accès au(x) pouvoir(s) pour les ténors de l’opposition avec, en contrepartie, une prolongation de mandat de deux ans à la tête du pays pour Joseph Kabila.
Ce mardi, les deux leaders de l’opposition ont tenu à mettre les choses au point, par communiqué pour l’UDPS, par une interview exclusive pour lalibrearfique.be pour Moïse Katumbi (voir la vidéo ci-dessous).
Pas de chasse aux postes
Les deux hommes, à plus de 7000 kilomètres l’un de l’autre, démentent et condamnent cette rumeur avec les mêmes intonations. Pas question de chercher un quelconque « partenariat » avec la « Kabilie ». Les deux hommes insistent sur leur refus catégorique de discuter d’une quelconque forme de prolongation de mandat accordée à Joseph Kabila. Tous les deux parlent de leur refus de « chercher un poste dans un potentiel futur gouvernement » et de l’impérieuse nécesité de mettre « enfin le peuple congolais au centre des intérêts ».
« Appelez-moi Judas si je trahis le peuple congolais »
Moïse Katumbi, qui revient aussi sur la conférence internationale des donateurs (il a des mots très durs à l’égard du pouvoir qui a refusé la main tendue de la communauté internationale alors que « des dizaines de milliers d’enfants meurent de faim et que des millions de Congolais sont déplacés à l’intérieur du pays »), promet de ne jamais chercher à travailler avec Kabila, affirme que « ceux qui devaient partir sont partis » et que ceux qui restent aujourd’hui dans l’opposition « sont plus unis que jamais » en invoquant notamment, son « frère Félix » mais aussi « l’UNC » ou « le MLC ».
Moïse Katumbi, fervent catholique, lance même : « si je trahis le peuple congolais, appelez-moi Judas ».
Du côté de l’UDPS, le communiqué souligne : « Le cadre et les conditions de réalisation de cet objectif passent impérativement par la mise en application intégrale et effective de l’Accord de la Saint-Sylvestre pour la sortie de la crise »…
Pas question donc de « négocier » à la sauvette avec la kabilie pour l’opposition congolaise.